« L’arbre qui m’avait demandé de l’aide »
18/08/2020 Bonjour à toutes et à tous,
J’étais très concentrée sur l’accrochage des torchons et des serviettes, de bon matin, à l’étendage.
Et puis, une première fois j’ai senti qu’on m’appelait.
Et encore, qu’on m’appelait avec insistance, même.
Je sais pas si ça vous arrive vous de sentir comme ça des appels… alors qu’il n’y a personne autour de vous.
Enfin je veux dire… personne d’humain.
Enfin je veux dire… pas de bipède avec un cerveau qui pense.
J’ai tourné la tête, comme ça, du côté où on m’indiquait de la tourner.
Soudain, en baissant les yeux, j’ai vu ces horribles trous.
Flanqués d’horribles clous.
Et ça n’en finissait pas de saigner, de saigner comme ça, de la gomme pour panser les blessures.
C’est l’histoire de l’arbre qui m’avait demandé de l’aide.
Mon pauvre ami, t’inquiète je vais arranger ça, que lui ai dit, en lui passant le bras autour du tronc.
Ça m’a pris un peu de temps pour m’organiser, parce qu’il y avait Independence Day au milieu du programme.
Et qu’il me fallait pouvoir opérer du soir au matin.
Ben oui, pour rapporter les outils au boulot le lendemain, une fois l’intervention effectuée.
Ah ben je vous jure que je me suis sentie dans la peau d’une chirurgienne… ou d’une dentiste !
Bouge pas mon gars, je vais t’arranger ça moi.
J’ai bien pris appui comme ça, avec les deux crochets du marteau contre le tronc, et j’ai tiré doucement.
Doucement, parce que des fois que le clou casse à l’intérieur… on serait pas dans la merde, tiens ?
Rien n’a cassé, j’ai retiré comme ça un, puis deux, puis trois, puis quatre, cinq et enfin six clous.
Et ben te voilà tiré d’affaire toi !
Non, il y avait encore un truc qui grinçait, damned…
Et là, heureusement, par intuition j’avais aussi emmené une paire de pinces.
Il restait un maudit clou bien enfoncé, et pratiquement tout recouvert de gomme.
Je dégage ça aussi bien que la dentiste en pleine extraction dentaire, j’me disais en essayant d’atteindre la tête du clou…
Et là j’ai su que c’était gagné !
J’ai fait une petite photo souvenir de mes trophées alignés sur le sol.
Avant de les enfouir dans un coin pour qu’ils finissent poussière, enfin rouille.
Et puis j’ai fait un gros câlin à mon ami le Neem Tree en lui souhaitant de passer une bonne nuit.
Bien à vous,
Isabelle
3 comments
Et bien c’est merveilleux de pouvoir affiner ses sens à ce point et de pouvoir offrir une aide efficace à tout ce qui t’entoure. Ca m’a presque fait pleurer ton histoire…
Merci… C’est le travail d’Auroville qui agit en profondeur et en conscience ?