« La recette de Palani c’est 6 pour 2 »
16/06/2020 Bonjour à toutes et à tous,
« – Ça va Isabelle ? T’es en forme ce matin ?
– Oui merci, et toi ?
– Parfait, tu as de l’énergie ?
– … ben oui pourquoi ?
– Alors on attaque le chantier du mur !
– ?
– Je préviens les gens et tu diriges le chantier, ok ?
– Ok c’est parti ? «
C’est pas plus compliqué que ça en Inde.
Et encore moins à EcoService, la déchetterie ou je m’emploie tous les jours.
Palani savait que j’avais déjà participé à des chantiers.
Que ce soit de pierres sèches ou d’autres sortes de matériaux, pour lui, peu importe !
En l’occurrence, les briques que nous allions assembler pour monter ce mur étaient d’un tout autre genre.
Fabriquées sur place, elles sont composées de 20 % de ciment et de sable.
Les 80 % restants sont constitués par des flocons de plastique non recyclable.
Une fois moulées, elles sont mises à sécher au soleil et stockées avant utilisation.
On a découvert le tas de sable, apporté un seau d’eau et crevé le sac de ciment.
J’ai demandé à Palani quelle était sa recette.
Sur le chantier avec Vincent, en France, pour faire du mortier à la chaux, c’était 3 pour 1.
Sur le chantier en Inde, la recette de Palani c’est 6 pour 2 pour faire du mortier de béton.
Quand je vous dis que c’est pas plus compliqué que ça, en Inde ?
Bon, à la nuance près que mise à part une paie de gants, rien d’autre n’est conçu pour travailler en sécurité.
Soit, on fera ça en tong ou pieds nus, et on gâchera le ciment à même le sol, transporté ensuite dans les gamates en fer local.
Pas trop sec, ça va prendre, pas trop humide, ça va couler…
Tout pareil je vous dis !
Les truelles indiennes et françaises s’utilisent de la même façon, et le cordeau aussi, bonne nouvelle ?
Vous savez combien j’aime utiliser le cordeau pour monter un mur droit !
On gache, on porte, on soulève, on ajuste, on taloche, c’est toujours tout pareil, mais à l’indienne.
C’est-à-dire par exemple qu’on ne commence pas à monter le mur par l’ouverture du bâtiment, mais par un des angles du bâtiment, soit.
On verra bien, de toutes façons, comme dit Palani, c’est un chantier expérimental ?.
Bien à vous,
Isabelle
4 comments
je pensais que tu nous aurais mis la video aurovillienne… aussi ! pour qu’on puisse comparer avec les techniques Mont d’oriennes ! te voilà promue cheffe de chantier, après grande couturière et contre-maîtresse en déchetterie ! dis donc, il y en a qui vont te regretter quand tu seras partie, et qui vont espérer que tu reviennes très vite !
Impossible de mettre des vidéos Aurovillennes en ligne sans autorisation spéciale du comité blablabla… donc ça reste dans mes archives et la team de service ? Entre nous, vu le prix des billets d’avion et du taxi pour rallier Bengalore, suis pas encore partie ?
et bien c’est parfait on va continue à se régaler avec tes aventures multiples ! j’imagine que tu ne peux guère nous donner de nouvelles côté pandémie et réouverture des frontières compte-tenu que vous êtes un peu « spécial »…
En fait, Chennai vient juste de renforcer le lockdown, on n’est pas encore sortie.e.s de l’auberge ni d’Auroville, à suivre…