10/04/2016 Bonjour à toutes et à tous,
Il giorno è il padre del lavoro e la notte è la madre dei pensieri. Proverbio italiano
Le jour est le père du labeur et la nuit est mère des pensées. Proverbe italien
Et bien justement, ils n’ont pas envie de faire des journées remplies de labeur, les jeunes de 2016, et je les comprends !
Et c’est ce que j’ai dit au micro des deux jeunes filles qui, dans le cadre de leur radio universitaire, me demandaient ce que j’étais venue faire ce samedi soir #40Mars, Place Guichard à Lyon 🙂
Elle est formidable cette action #NuitDeboutLyon, citoyenne, participative, innovante, constructive qui va réunir jusqu’à 2000 personnes ce jour-là, selon les estimations.
Rien à envier avec ce que nous faisions ou étions au même âge, car depuis il y a le numérique et cela change tout dans la conception et la pensée de nos vies, de leurs vies.
L’info circule, les idées s’échangent, les projets s’étoffent parallèlement et en dehors du système, des systèmes politiques, scolaires, en dehors des modèles, en dehors des clichés.
Ils ne sont pas écoutés, considérés, par leurs aînés ?
Qu’importe, dans les cercles de paroles, assis à même la chaussée, chacun s’exprime, tandis que d’autres prennent des notes et font remonter idées et suggestions.
Cercle La question démocratique, Cercle Communication, Cercle Environnement, ici, mon voisin, un quadra, suggère que chacun exprime en une minute ce qu’il envisage pour améliorer la qualité de l’environnement, après un débat bien animé.
En une minute, j’ai placé ENERCOOP, vous savez, mon idée fixe du moment.
De toutes façons, tant que vous ne serez pas 3 à avoir fait le bon choix, je ne vous lâcherai pas, vite, il reste encore deux places à saisir 🙂
A ma droite, un jeune propose qu’à la place d’estampiller bio sur les denrées, on inverse la vapeur en détaillant sur tous les autres aliments, en bien gros, la liste d’additifs genre colorants, exhausteurs de goût, anti-agglomérants, conservateurs, édulcorants, épaississants…
Un grand buffet festif avec soupe et salade de fruits à gogo, issus de fins de marché et autre surabondance, s’offre en participation libre dans des contenants consignés, vaisselle auto-gérée de mise 🙂
Ailleurs, d’autres ramassent les canettes et bouteilles vides déposées sur la place.
Dans des casiers, de nombreux ouvrages invitent le passant à la lecture, et vous avez de grands cahiers quadrillés à votre service pour noter vos doléances, sur un stand dédié, s’il vous plaît.
Même les toilettes sèches sur la place publique font leur apparition !
Une grande file d’orateurs s’organise librement pour partager idées et témoignages.
Les mains s’agitent ou les bras se croisent pour manifester son enthousiasme ou son désaccord côté public, selon le code de communication qui circule entre les rangs.
Alors bien plus qu’un rassemblement de contestataires stérile, c’est une réflexion philosophique auquel se joignent des actions citoyennes, mises en commun pour ne pas se perdre dans le schéma imposé.
En réalité, il apparaît flagrant que celui-ci ne correspond pas au plus grand nombre d’entre nous, toutes générations, situations, statuts ou professions confondus.
Le ton est définitivement donné lorsque démarre le film de François Ruffin, Merci patron ! sur un drap blanc tendu entre deux platanes, l’initiateur d’une pensée qui n’a pas fini de faire parler d’elle…
Je suis là, disais-je donc à ces deux jeunes filles un peu émues, par solidarité avec mes enfants et la jeunesse de ce pays, à cause de toutes les difficultés qu’ils ont rencontrées dans le monde du travail, dans la reconnaissance de leurs valeurs et de leurs potentiels.
Vive le printemps français, semons, semez, il en poussera toujours quelque chose !
Bien à vous,
Isabelle