« La liste de fournitures »
22/08/2013 Bonjour à toutes et à tous,
Oui oui, elle est entre toutes les mains alors que nous discutons avec M., rencontrée entre deux courses.
La liste de fournitures scolaires, bien sûr, surlignée de fluo de couleurs différentes pour ne rien oublier, ça nous rappelle bien des souvenirs…que nous ne regrettons vraiment pas !
Et les cahiers 100 pages par ci – comment on fait quand ils n’en ont que 96 ? – et des format A4 par là – il n’y a que des 21 x 29,7, on fait quoi ?
Sans oublier les demandes de profs qui font dans le détail obsessionnel et contre lesquels nous sommes rentrés en résistance avec le temps.
Faut dire que nous considérions que les pinceaux estampillés machin chouette n’allaient certainement pas conditionner les résultats scolaires de l’année en cours.
Ni même la scolarité entière de nos chers enfants, je vous le confirme 🙂
Bref, point de nostalgie quant à cette prise de tête que constitue la liste des fournitures scolaires.
La première opération consistait à faire l’inventaire de ce qui restait dans les cartables multiplié par le nombre d’enfants scolarisés.
Et oui, on recyclait avant l’heure même si les chers petits nous regardaient avec dédain tailler les crayons de couleur de la précédente rentrée.
Ou remettre des tubes de gouache à demi-entamés, mais bien mous, dans une trousse qui grimaçait de bonheur !
Et puis il y avait les années ou l’on nous contraignait à acheter une ardoise à sec et l’année suivante une ardoise avec éponge….
Sans oublier ce que l’on achetait aussi et qui ne trouvait pas sa place dans l’emploi du temps annuel.
Je me souviens avoir acheté comme ça des cahiers de travaux pratiques ; vous savez une page blanche qui fait face à une page à lignes, et bien ils sont restés vierges toute l’année ceux-là, bonne pioche !
Bref, c’était là une horrible corvée que je m’efforçais de régler au plus vite pour ne pas tomber dans le rush des retours de vacances.
Là où des dizaines de parents accompagnés de leurs progénitures envahissaient les rayons...
Entre autres ratages, il y eut aussi les cahiers d’exercices accompagnant un livre et qui n’étaient pas encore imprimés.
Dommage pour toutes les pages inutilisées quand il arriva en fin de premier trimestre.
Je crois qu’une seule année ce ne fut ni une prise de tête ni un gouffre financier.
Dans un collège, une association de parents d’élèves, la PEEP pour la nommer, avait acheté en gros toutes les fournitures et préparé un pack par élève pour une somme dérisoire.
J’étais allée leur donner un coup de main d’ailleurs car le lourd travail de préparation était bien sûr l’oeuvre de bénévoles.
Finie la crise devant dix tailles de cahiers ou cinquante marques de stylos.
Finies les longues discussions sur le bien-fondé d’un agenda format poche ou cahier à spirales…
Finies les sueurs devant les rayons vides avec des listes qui exigeaient telle marque, tel format, telle couleur, tel carreau !
C’est cette même association de parents d’élèves que j’ai relayée pendant des années lors des conseils de classes, et même dans plusieurs classes simultanément, faute de parents délégués…
Ah, j’en ai essuyé des débats pas toujours agréables, des conversations qui s’éternisent sur des cas d’élèves désespérés, de profs en mal d’autorité ou de reconnaissance…
Je crois, avec le recul et maintenant que j’en ai fini avec tout cela (ouf !) , qu’il faut une bonne dose d’héroïsme ou un sens du service rendu à la collectivité inébranlable pour se jeter ainsi dans la gueule du loup…
Imaginez vous retrouver seule (on doit être deux normalement mais ce ne fut jamais normal ) devant une équipe bien entraînée et qui pratique ensemble depuis plusieurs années, bonne chance parce qu’avec ou sans vous, c’est pareil !
Sauf quand on aborde la scolarité de votre enfant.
Là c’est PIRE.
Sauf s’il se classe dans les…voyons…5 premiers de la classe pour être large…
Mais ça en laisse potentiellement une trentaine d’autres à « encourager », pour rester polie.
A part deux ou trois professeurs avec lesquels j’ai sympathisé au fil des années, ces conseils de classe ont toujours été des moments très durs à vivre tant ils étaient chargés de jugements.
Faut pas croire que ces réunions sont des recueils de louanges…
Tiens j’aurai du faire des stat sur les adjectifs ou expressions qui ressortaient le plus souvent en conseil…
Ça m’aurait peut-être évité de rentrer avec une tête pleine de nausées impossible à réduire.
…Classe hétérogène…tête de classe active mais que fait le reste…quelques éléments…on se demande ce que il ou elle fait là (eux aussi souvent d’ailleurs, on est au moins d’accord là-dessus)…peut faire mieux…n’a pas donné la preuve de ses capacités…je n’aime pas cette classe (vécu)…
Et je vous épargne le MANQUE DE TRAVAIL…LA BAISSE DE NIVEAU EN GÉNÉRAL…LE RELÂCHEMENT DU DEUXIÈME TRIMESTRE…IL VA FALLOIR FAIRE VOS PREUVES…
STOPPPPPPPPPPPPPPPP !!!
Je ne pouvais m’empêcher de ressasser tous ces cas désespérés, dérangeants, hors norme et hors contrôle aussi, dont personne ne savait plus que dire ou que faire…
Normer les choses, normer les gens c’est toujours une démarche qui me fait peur.
Et à d’autres aussi apparemment, mais pas vue avec le même objectif.
Tiens, ça me rappelle un récent débat d’ailleurs où il était question de mariage, non ?
Bien à vous,
Isabelle