« La France d’en bas fait campagne »
27/02/2014 Bonjour à toutes et à tous,
Si je vous dis campagne en ce moment, vous allez me répondre campagne électorale, évidemment !
Ah oui, ça occupe sûrement plus les esprits de la France d’en haut que la campagne-campagne, celle de la France d’en bas…
Bon la première, je ne vais rien en (re)dire mais la deuxième pousse des cris d’alarme.
D’abord vous avez tous lu ou entendu la condamnation de ce viticulteur bio, Emmanuel Giboulot, qui a été condamné à payer une amende pour non utilisation de produits chimiques, le tout décrété par arrêté préfectoral.
On marche sur la tête, condamné, au même titre qu’un délinquant sexuel, pour refuser d’empoisonner les abeilles, le sol, la faune précieuse, la nature.
Des alternatives existent et ce viticulteur bio les pratique depuis 30 ans et les énumère dans sa pétition à signer en ligne.
Il faut toujours se demander à qui profite le scandale.
Et puis ce matin, nouvelle polémique, à propos de l’huile essentielle de lavande, vraiment là aussi, tout ce qu’il y a de plus naturel, des fleurs et de la vapeur d’eau pour l’extraction !
L’Union Européenne entend faire classer l’huile essentielle de lavande comme produit dangereux, car, produisant une substance naturelle qui peut être allergisante, elle serait classée et réglementée comme un produit chimique toxique !
Et pendant ce temps-là, l’agriculture ne représente plus que 3% des actifs de ce pays 🙁
Et pendant ce temps-là, ceux qui cherchent à préserver des traditions ancestrales sans rendement exorbitants à la clef, dans le respect de la planète et de ses habitants, soucieux de l’équilibre de la biodiversité, se font laminer par l’industrie chimique.
Et oui, contrôler tous les agriculteurs de l’Union Européenne, c’est contrôler toute l’alimentation de celle-ci, donc une manne financière sans limite, puisqu’il faudra bien toujours se nourrir !
Empêcher l’agriculture biologique de proliférer cela paraît aussi évident car si elle se développe « trop », le danger, oui le mot est bien employé dans ce contexte, pour l’industrie chimique, c’est de lui échapper totalement financièrement.
Hier, parcourant la campagne du haut beaujolais avec des amis, nous énumérions la liste des maisons à vendre, souvent de belles fermes dont les écuries vides étaient ouvertes au vent glacial.
Plus de bêtes aux prés, plus de foin dans les granges, plus de paysans aux champs, ici, il ne fait pas bon vivre et encore moins y mourir…
Seule, dans la pénombre, une fumée qui monte d’un hameau isolé, nous rappelle qu’ici, il y a encore âme qui vive.
Combien ont la chance de retrouver dans leurs souvenirs, une nuit passée à la campagne sous une épaisse couette auprès d’un bon feu qui crépite ?
La France d’en bas vous salue.
Bien bas.
Bien à vous,
Isabelle