« La ferme la plus éloignée »
27/01/2023 Bonjour à toutes et à tous,
J’ai pris place dans le bus qui avait été gracieusement mis à notre disposition pour aller visiter Annapurna, la ferme la plus éloignée d’Auroville, et certifiée biologique.
Pourquoi s’installer dans un espace si éloigné du centre d’Auroville, distant d’une vingtaine de minutes avec un véhicule à moteur ont alors demandé les gens ?
La réponse a été simple, c’est l’un de manager des lieux qui nous l’a apportée.
Tel était le vœu de Mère qui avait fait acheter ces terres.
Ça laisse imaginer l’ambition du projet qu’elle avait pour Auroville !
En attendant, cette ferme aussi est menacée par les spéculations foncières.
C’est sans doute cette menace qui a poussé tant de monde à faire ce déplacement.
Il n’y avait pas moins de 80 personnes rassemblées ce jour-là, et pratiquement la moitié du public était aurovilienne ou dans le process d’intégration.
Et pour nombre d’entre nous, c’était une première, car bien que des portes ouvertes y soient pratiquées hebdomadairement, pour y aller c’était une sacrée expédition.
Il est difficile d’imaginer la superficie de la ferme, bordée de rizières, de cultures de millet, d’une bananeraie, d’un verger de goyaviers, après être passés aussi par ses mares et lacs.
Une nouvelle expérience est tentée dans la culture du riz avec un troupeau de canards itinérants pour nettoyer les champs des mollusques indésirables.
Mais les palmipèdes ne sont pas eux-mêmes à l’abri des crocs des mangoustes qui ponctuellement en prélèvent un ou deux.
Cest pourquoi nous avons vu une dame qui est affectée à la conduite du troupeau, rentré tous les soirs.
Puis c’est du côté de l’étable que nous avons fait connaissance avec le troupeau de vaches, cette fois.
De bonnes grosses bêtes rousses et paisibles attendaient le signal pour se rendre dans les bâtiments dédiés afin de se restaurer et y passer la nuit.
Les poules gambadaient à l’entour, une raison de plus pour marquer ma préférence quant au choix de leurs œufs.
On imagine aisément le travail déployé dans cette ferme, non seulement pour la production agricole, mais aussi pour la fabrication des dérivés, produits laitiers et céréaliers.
Un dernier point non négligeable dont nous avons pris conscience, c’est bien celui de la nature environnante qui sans cesse guette les cultures et les bêtes.
Et certains de regretter que dorénavant on ne consomme plus, entre autres, la délicieuse chair de porc épique, ce qui, jadis, limitait bien leur propagation !
A part ériger des barrières et des clôtures pour limiter l’invasion, ce qui a évidemment un coût énorme, point d’autre solution.
Autour d’un buffet royal, l’équipe de management nous a offert en dégustation tous les produits dérivés des vergers et un échantillon de spécialités laitières.
Le temps de remonter dans le bus après avoir récupéré ma commande zappée de la veille, le retour nous ramèna à une réalité.
Racines d’arbres sauvagement arrachés à la terre et troncs sciés à hauteur d’homme, le prédateur à deux pattes vient maintenant sérieusement concurrencer la nature…
Bien à vous,
Isabelle