« La dame en vert »
29/07/2024 Bonjour à toutes et à tous,
Quand je l’ai vue, j’ai eu comme un pressentiment, alors j’ai demandé à mon collègue si elle cherchait quelque chose la dame en vert.
Il m’a dit non, non, elle attend quelqu’un.
Mais moi je l’ai bien vu se pencher pour gratter dans mon jardin N°2, venons-en à parler de celui-ci.
« Mon » jardin N°2 c’est plus exactement notre jardin communautaire qui entoure l’épicerie.
Il est sorti de mon chapeau en 2022, sur un coup de tête et une très forte inspiration qui m’a bien aidée à le concevoir.
Alors, comme toutes les jardinières et tous les jardiniers, je connais chaque recoin de ce jardin, chaque plante ancienne ou nouvelle, selon son installation.
Et là, je voyais bien que cette dame elle grattait dans un coin spécifique, alors je l’ai prise en flag…
Elle ne pouvait pas dire le contraire, elle avait une longue tige de pothos qui lui pendait entre les mains.
Comme à d’autres, une fois les présentations faites, je lui ai dit que c’était un jardin cultivé, non pas à l’abandon comme elle le sous-entendait.
De plus, la première des choses, avant de se servir, c’était de demander, il y a dans ce magasin suffisamment d’employées qui auraient pu la renseigner.
D’ailleurs, vous voyez, ces mêmes pothos que vous venez d’arracher, il y en a gratuitement à disposition de la clientèle sur cette table, là-bas.
De plus ici nous pratiquons l’échange de plantes comme ça tout le monde y gagne, basique !
Alors bien sûr elle s’est confondue en excuses… je connais le refrain.
Je suis partie chercher mon pain, mais en repassant devant l’épicerie, seconde intuition que j’ai quand même voulu aussi écouter.
Devinez quoi, la dame en vert était toujours là, à grabotter ailleurs dans mon jardin, alors cette fois-ci, j’ai foncé, toujours sur mon vélo, direct vers elle.
Ah oui hein, elle avait bien trouvé les boutures de pothos, merci.
Mais que vis-je en plus dans ses mains, un petit tulsi qu’elle venait d’arracher, et je sais précisément d’où !
C’est ça oui, il poussait là et elle a cru que c’était un coin sauvage et qu’elle ne pensait pas mal faire blablabla…
Bon, ce coup-là j’ai un peu haussé le ton en qualité de responsable du jardin, lui disant que c’était vraiment pas correct de se servir dans un espace privé qui était cultivé, vous voyez bien là et là !
D’ailleurs, ce que vous avez entre les mains, vous savez ce que c’est ?
Ben oui, oui, c’est des boutures de pothos… appelé ici, en Inde, money plant, pour info.
Non je ne vous parle pas de celles-là, je vous parle des deux grosses tiges, là…
Oui oui, ben c’est bien pareil, c’est des boutures de money plants…
Ça tournait au sketch tellement que les indiens comme les indiennes, en l’occurrence, ont horreur d’être pris ou prises en flagrant délit.
Exactement comme elle qui persistait à nier l’évidence, et encore je suis gentille je ne dis pas mentir, avec toutes ses plantes entre les mains !
Ben non, vous voyez bien sûr que ce n’est pas pareil… c’est du tapioca ça, et je l’ai coupé ce matin, même !
Bref, j’ai lâché l’affaire parce que sinon ça allait encore m’énerver, et dieu merci, des gens mal éduqués comme ça, c’est rare, et pas des gens de la communauté.
Et pour les gentilles personnes, aujourd’hui c’était dégustation, offerte par la maison, du premier ananas de notre jardin !
Bien à vous,
Isabelle
