« La Bulgarie et ses yahourts »
30/11/2013 Bonjour à toutes et à tous,
Vous savez tous que le Bulgarie est réputée pour ses yahourts, l’Allemagne pour ses saucisses ou l’Espagne pour sa paella, l’Italie pour ses pâtes et la France pour sa baguette.
D’ailleurs, la France c’est Paris, la mode, les Champs Elysées, le reste du pays n’existe pas, c’est un vaste territoire où il ne se passe rien.
Ah oui, ils sont tenaces les clichés ancrés aux pays exotiques !
Exotiques, au sens étymologique du terme, c’est à dire étrangers, en dehors de nos frontières…
C’est pareil si je vous dis Bulgarie, ça vous évoque quoi précisément ce pays ?
Association d’idées avec Albanie, Turquie, Roumanie, Hongrie peut-être… plutôt Pays de l’Est de manière générique ?
Et bien il est temps d’aller bousculer vos idées reçues en vous rendant à un spectacle efficace, drôle, émouvant et joyeux à la fois qui répond au doux nom de 23-F Côté hublot.
Tsvétomira Simova, est tellement convaincante quand elle dépeint avec émotion et sincérité, la rencontre des cultures ; en pas moins de vingt personnages, à travers textes, chants, mimes et danses, seule en scène au Nombril du Monde, THE Café théâtre de la Place Chardonnet à Lyon 🙂
Que ce soit dans le rôle de sa mère, de son père, de sa jeune soeur mais aussi dans celui du chauffeur de car bulgare un peu bourru, ou de belle-maman qui accueille Lina en oubliant qu’elle maîtrise parfaitement le français, tout est prétexte à rire et sourire, surtout dans les moments les plus graves.
Tsvétélina, l’héroïne au prénom imprononçable par les français, va quitter sa Bulgarie natale sillonnée par des gitans à cheval, sa famille, gardienne de tradition et ses repères pour suivre, en France, Sylvain, à travers les méandres de l’administration, les différences de culture, de traditions…
Racontée dans un récit d’une extrême finesse, cette pièce a le mérite de nous placer tour à tour en acteur ou en spectateur, selon que s’exprime le regard bulgare ou le regard français, et cela prête à de nombreux clichés qui sont autant de touches d’humour !
Et toute l’énergie que cette jeune femme emploie pour s’adapter à ce nouvel environnement nous donne autant de séquences différentes sur un quotidien devenu si banal pour la plupart d’entre nous…
Ce beau parcours, décrit avec les mots du coeur, c’est celui de l’amour, langage universel qui franchit frontières et barrières.
Entre Cédric Chapuis et Tsétomira Simova pour laquelle il a écrit ce texte sur mesure, se dessine la belle complicité qui les unit depuis, partageant généreusement avec l’autre la richesse de leurs différences.
Je ne peux résister à l’envie de ceci, découverte d’une autre émotion grâce à… Ray Lema !
Goran Bregovic la renouvellera tout aussi excellemment en 2008, se produisant avec maestro aux Nuits de Fourvière de Lyon, dans le même registre mystérieux…
Bien à vous,
Isabelle