« La belle histoire des hirondelles »
25/05/2017 Bonjour à toutes et à tous,
En passant devant la grande roue à aube immobile, elle me raconta que jadis son père portait du grain à ce moulin.
A l’époque, c’était aussi la boulangerie, car le boulanger faisait sa farine lui-même sur place, pour préparer ses pains et gâteaux.
Incroyable de voir cette technique si performante qui fournissait jadis de l’énergie gratuite, tombée à présent dans l’oubli.
Le canal coule toujours à la confluence des deux rivières, mais il n’alimente plus rien…
Il fait juste la joie des hirondelles qui le traversent à grands renfort de pirouettes pour y chasser des insectes enfouis dans les joncs.
Alors, elle se met à me raconter la belle histoire des hirondelles, puis fredonner la chanson que chantait jadis son père.
Chaque année, depuis son retour de Russie où l’armée allemande l’avait envoyé combattre, il recevait une lettre de son ancien camarade de guerre qui lui annonçait le retour des passereaux.
Ils allait alors guetter impatiemment leur arrivée avec sa fillette, c’était l’affaire de quelques jours pour que les oiseaux remontent jusqu’à chez eux.
Dans ses yeux bleus d’enfant, l’émouvant souvenir de les voir soudain tournoyer dans le ciel est resté intact…
L’hirondelle messagère, porteuse de bonnes nouvelles et annonciatrice du printemps, se retrouve dans beaucoup de chansons traditionnelles d’Europe.
Oui, heureusement, nous sommes encore une génération où mères et pères chantaient à leurs enfants nombre de chansons issues du folklore et de la tradition populaire.
D’ailleurs, lors d’un stage où je devais choisir une photo pour évoquer un souvenir d’enfance lié au chant, mon regard s’était posé sur deux fillettes entourées de leur mère.
Comme la mienne qui chantait très bien, et depuis toujours, avec nous.
Sans doute aussi l’une des rares manifestations d’affection dont je me souvienne d’elle, mais c’était comme ça à l’époque pour beaucoup d’entre nous.
Un murmure à la fin de ma phrase m’indiqua que j’avais remué d’autres souvenirs…
Bien à vous,
Isabelle