« Jusqu’où peut-on en rire »
10/05/2017 Bonjour à toutes et à tous,
Jusqu’où peut-on en rire avant que d’en pleurer ?
Hier, 8:00 pétantes, j’ai saisi mon téléphone pour prendre rendez-vous, bien décidée à mettre certaines choses au point.
Mais c’était trop tôt, personne n’avait encore rejoint son poste de travail.
A 8:35, c’était mieux, à un détail près, je n’ai pu décrocher que la date du 23 Mai, soit quinze jours plus tard.
Pour un rendez-vous urgent, ça allait attendre, une fois de plus…
Le pire, c’est que ce n’est pas comme si j’avais attendu trois jours avec de violents maux de ventre avant de me précipiter aux urgences en cata 🙁
Ben non, l’info, spécifiant que mes ressources était trop importantes pour prétendre au logement que j’avais visité quelques jours auparavant, venait juste de tomber sur mon téléscripteur…
J’ai quand même tenté, immédiatement, par retour de mail, ça ne serait pas plutôt trop PEU importantes ?
Ben non (re), voilà ce qui arrive lorsque les calculs de l’administration se réfèrent aux ressources déclarées deux ans auparavant.
Même si vous contractez une dette au moment présent…
Pas décidée à me laisser abattre pour deux ronds, je tape à une autre porte pendant que j’y suis, et me connecte au site de la CAF.
Ah voilà… un numéro de téléphone… impeccable, ce sera plus simple d’expliquer ma situation à un interlocutrice ou un interlocuteur en direct 🙂
Vous choisissez l’option 1 ou 2… voilà… puis re-choix entre les 4 suivantes… puis entrez votre numéro d’allocataire (hou là là, il se trouve où celui-là encore)… puis votre mot de passe… puis… tut… tut… tut…
En raison d’un problème technique, merci de renouveler votre appel – En raison d’un…
Essaie encore, une fois, deux fois, trois fois…
Ah quelle chance ce matin, une fois de plus, ça sonne enfin à la quatrième tentative !
Toutes nos lignes sont occupées, merci de rappeler ultérieurement – Toutes nos lignes sont…
Alors voilà, on va faire la demande en ligne, hein ?
Bon, la case prendre un rendez-vous, voilà… clic !
Rien… page blanche…
Je recommence.
Le temps réglementaire s’est écoulé.
Perdre mon numéro d’allocataire, tout reprendre depuis le début, maudire l’administration.
Et Macron aussi, tiens, prends ça en marche !
Tu crois qu’il passe des matinées entières, lui, avec son profil de jeune cadre dynamique, à courir les administrations pour obtenir un logement social, une ardoise aux fesses ???
Mais ça y est, je le tiens mon carnet de rendez-vous, mode plein écran bleu et blanc, trop ringard 🙁
Que vois-je ? Un créneau de libre dans deux heures ?
Allez, petit-déj rapidos et je file en direction de l’agence caladoise de la CAF.
Le temps que mon numéro de réservation de rendez-vous apparaisse.
Après déclinaison de mon pedigree.
Et notification de confirmation du jour et de l’heure quelques minutes encore plus tard sur mon écran…
Heureusement que tout est informatisé, hein, je vous dis pas le temps que ça prendrait au téléphone 🙁
24 km nous séparent quand même, alors j’aimerai bien ne pas faire le trajet rien que pour ça…
Hop, je charge à toute vitesse des cartons triés pour l’Oasis, les poserai en même temps.
« – Bonjour Madame, prenez place… Vous avez des enfants encore à la maison ?… Non ? Ah ben désolée alors, les assistantes sociales ne sont à disposition que des familles avec enfants 🙂 »
J’ai cru que j’allais la buter.
Ça doit arriver souvent ce sentiment, dans les box de la CAF.
Sûrement pour ça que les portes restent entrouvertes entre bureaux de collègues, des fois que le ton monte faut vite pouvoir dégager…
Je fais un crochet avec mes cartons par l’Oasis.
Portail fermé, je repars avec mes cartons.
Pourquoi tant de haine ?
Sais bien, mais j’ai pas voté Macron et ses banquiers, moi…
J’ai obtenu un indice.
Appeler un autre service d’assistante sociale auprès d’un autre organisme.
Dîtes-donc, on pourrait pas créer un jeu vidéo avec un parcours de ringard-e-s comme ça, sans possibilité d’évolution, juste des indices pour mieux y croire ?
Décroché mon téléphone et ai décliné mon identité pour la nième fois de la matinée, vive l’informatique !
« – Ah d’accord, alors maintenant j’attends qu’on me rappelle pour fixer un rendez-vous…
Je l’attends toujours 🙂
« – Allo… Bonjour, je vous rappelle pour faire changer le rendez-vous que nous avons fixé ensemble ce matin… Comme c’est urgent, je ne peux pas attendre 15 jours là !… Oui, j’ai reçu cette info ce matin après notre appel… Oui, j’apporterai bien le mail pour justifier de l’urgence…
Record battu donc, avec dans 3 jours, un rendez-vous décroché urgemment pour exposer d’urgence un problème urgent.
Et…
Bien à vous,
Isabelle
2 comments
bon alors déjà, pour l’administration, appeler à 8 h pétantes, là t’as rien compris. Il faut installer le bureau, poser son sac, remettre son rouge à lèvres, ah ! pardon, aller à la machine à café avant, prendre les nouvelles de la copine (ou de ses enfants, de son mari, de sa tante ou sa petite-cousine, bref papoter). Mais non on n’arrive pas à 7 h 40 pour être prêt-e à 8 h…
Chaque fois ça me fait râler quand il y en a qui disent qu’ils-elles croulent sous le travail. A mon avis il n’y a que les ouvriers-ères et les enseignant-e-s pour savoir ce que veut dire travailler 60 minutes sans avoir une seule seconde pour penser à son petit doigt… J’ai bien vu la différence quand j’ai travaillé en fin de carrière au Rectorat, je préfère la semaine de 40 h dans un bureau (même si on y travaille beaucoup et efficacement, n’allez pas croire l’inverse)à 18 h dans une classe. Y’a pas photo.
Pas grave, administration ou pas, ils vont m’avoir sur le dos H24 et même le lendemain et le surlendemain si besoin.
Maintenant que la machine est en route, oubliées les pauses café, pipi, et tutti quanti, savez que je ne vais pas lâcher l’affaire comme ça !
Bon allez, on dit 8:00 ou 8:05 demain matin au téléphone ?