« Jurons à répétition »
25/04/2022 Bonjour à toutes et à tous,
Si je me suis trouvée ces derniers temps à vociférer des jurons à répétition, c’est le pur fruit du hasard.
Je ne l’ai pas fait exprès, je le jure !
Parce que par deux fois, je n’ai eu que ce moyen d’exprimer ma colère soudaine.
La première fois donc, j’étais passagère d’une moto lorsqu’une pluie drue s’est abattue sur l’autoroute.
Ah c’est pas rien les pluies indiennes, en moins de 2 minutes, c’est la douche assurée, trempée des pieds à la tête.
Heureusement, à la vue des nuages et des éclairs menaçants à l’horizon, j’avais conseillé aux chauffeurs de s’arrêter après deux averses avortées.
Grand bien nous prit, car très rapidement l’orage éclata et nous poursuivîmes notre route protégés de la pluie.
Contrairement aux locaux, qui eux, s’agglutinent sous les arrêts de bus ou autres étalages de street food.
Voire ils se plantent sur le bas-côté, sous le déluge et sans protection quand aucune ne se présente, c’est assez intrigant…
Les voitures indiennes, elles par contre continuent de rouler.
Alors que mes baskets, transformées en péniches pour le coup, se remplissaient d’eau froide tombée du ciel, j’eus une très désagréable sensation.
Sans voir venir le truc, je fus soudain recouverte par une énorme vague d’eau tiède décollée du sol et qui passa largement au-dessus de ma tête.
Un SUV qui roulait à vive allure venait de nous dépasser.
Et mon premier réflexe fut de l’injurier de toutes mes forces « ENCU..! ENCU..! ENCU..! »
Je me suis alors souvenue qu’un de mes proches avait exactement les mêmes mots, sur son vélo, quand un véhicule à 4 roues le mettait en danger…
Justement, j’étais à vélo lorsque je laissais éclater ma colère pour la seconde fois.
J. pédalait devant moi, sur la route goudronnée quand un scooter avec mère et fils au guidon, me dépassa par la droite.
Et se rabattit soudainement en pleine gauche, me faisant une queue de poisson des plus vicieuses qui manqua de me faire tomber en l’accrochant.
Je hurlais, le scooter fit un violent écart de route et la vieille femme bascula d’avant en arrière, assise en amazone, à l’indienne.
Il s’arrêta alors sur le bas-côté pour vaquer à ses occupations.
Arrivée à sa hauteur, je ne pus m’empêcher de l’engueuler, à peine remise de ma frayeur « Are you crazy ???… Are you crazy ???… »
Comme d’hab en Inde, en pareille circonstance, le mec ne me calcula même pas, pas plus qu’il ne me répondit.
La vieille femme se mit à causer toute seule, elle avait sans doute eut aussi une belle peur…
Je rejoignis enfin J. qui, pédalant à quelques mètres devant moi, n’avait rien vu de la scène.
Il me raconta que malheureusement c’était un classique de la conduite à l’indienne, tout comme de déboucher sur une route sans jeter un oeil au trafic…
Bien à vous,
Isabelle
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