« Joyeux anniversaire ma p’tite maman »
18/11/2020 Bonjour à toutes et à tous,
Il y a deux jours, j’ai écouté avec une certaine émotion la Symphonie du Nouveau Monde de Dvorak, la connaissant par coeur, jadis.
Mais j’ai soudain été prise de panique, sans comprendre pourquoi dans un premier temps.
Puis tu es apparue dans mes pensées, insidieusement…
Mon dieu, quel jour sommes-nous… aurais-je oublié ton anniversaire ???
Mais non, c’est bien aujourd’hui, joyeux anniversaire ma p’tite maman !
Oui, cette cassette ou peut-être déjà ce CD, j’ai oublié le support, tu l’avais offerte à mes enfants tellement que tu aimais ce morceau.
C’était peut-être pour les aînés, à l’époque leur discothèque était très réduite.
Nous écoutions alors ce titre en boucle lors de nos déplacements, je me souviens.
Et comme dans mes premières voitures je n’avais qu’un lecteur de cassettes, allez savoir…
Oui, j’ai bien pensé à toi en ce jour anniversaire mais davantage encore hier, curieusement.
Car pour la première fois de ma vie, il me semble, j’ai eu une connexion avec ta maman qui était prête à accoucher.
Tu es née à la maison, chez la maman, comme tu disais.
On a du faire chauffer une bassine d’eau et préparer des tissus avant d’aller chercher la sage-femme du village.
Et tout comme tes dix frères et soeurs déjà né·e·s ou à venir, tu étais donc la sixième à venir au monde, à la maison.
C’est même étonnant de constater qu’il y eût trois garçons et deux filles avant toi et… trois garçons et deux filles après toi !
Par chance, comme tu es née un 18 novembre, tu n’as pas dû être, dès le lendemain, emmenée emmaillotée dans ton berceau.
Et oui, c’était l’habitude des paysans que de repartir aux champs dès le lendemain de l’accouchement, en emmenant le nouveau-né dans la charette.
De plus, tu es née un dimanche, et tu nous as raconté que ton père, très croyant, n’est jamais allé travailler la terre le jour du Seigneur.
En parlant de religion, si trois de tes frères ont quand même fait le séminaire en vue d’être prêtres, aucun n’a persisté dans son idée.
Cela leur a quand même offert l’opportunité de poursuivre des études supérieures.
Moins de chance par contre pour les filles, car aussi douées fussent-elles, leur scolarité se réduira à l’école ménagère…
Bref, ma p’tite maman, au coeur de la mousson indienne je pense bien fort à toi, mais inutile que je t’en raconte plus, tu sais déjà tout cela.
Bien à vous,
Isabelle