« Jardin botanique en folie »
01/06/2014 Bonjour à toutes et à tous,
Rendez vous aux Jardins, cette manifestation qui attire dans plus de 2200 lieux en France tous les amateurs de jardins et parcs, était à l’honneur ce week-end dans la petite commune de Saint Jean des Vignes (69).
Pour le 12ème anniversaire de cette manifestation, à l’Espace Pierres Folles, c’est Claude Denninger qui assurait la visite du lieu auquel il a contribué à la mise en place dès 1987, et qui a été inauguré en 1988 en présence d’Haroun Tazieff.
Jardin botanique en folie, quoi de plus naturel à l’Espace des Pierres Folles, surtout quand le catalogue recense 530 espèces végétales sur 8400 m² de bois, dunes, prairies, abritant la flore caractéristique de la région !
Ici l’arrosage est banni, chacune/chacun s’accommodant de la météo, quitte à déménager pour trouver un endroit plus favorable à sa pérennisation.
C’est ainsi que les étiquettes d’identification suivent les plantes, au grès de leurs voyages 🙂
Et puis le réchauffement climatique apporte bien des surprises puisque nous observons un pied de lavande sauvage qui peut s’observer dans les alentours du Mont Cindre et de Couzon au Mont d’Or !
Côté arbres, les 5 variétés d’érables locaux sont représentées, et maintenant je crois que je suis prête pour leur identification sur le terrain 🙂
Feuille à 5 lobes : érable champêtre, feuille à 3 lobes : érable de Montpellier, feuille aux échancrures aiguës : érable sycomore, feuille semblable aux platanes : érable à feuille de platane ou plane, feuille à échancrures arrondies, 5-7 lobes : érable à feuille d’obier, le viorne obier encore appelé boule de neige, voilà, vous savez tout !
Et là encore, Claude Denninger nous précise que ces cinq espèces d’érables se rencontrent dans le Mont d’Or, le long des chemins entre Couzon et Saint Romain au Mont d’Or.
Voilà de quoi pimenter nos futures randonnées de La Pie Verte, avis aux amatrices et amateurs 😉
Petite halte en passant devant le baguenaudier dont les enfants pressent le fruit pour obtenir un bruit de pétard, et devant le cotinus ou arbre à perruque, aux mille cheveux fins qui flottent dans l’air.
Et puis je vous raconterai bien comment on différencie aisément, ou presque, le pin noir du pin sylvestre, mais je n’aurais alors plus le temps de vous parler de fleurs !
Si, comme moi, vous tombez en admiration devant l’adonis goutte de sang, gardez-vous bien de l’ingérer, car sa très grande toxicité vous ferait mourir d’épuisement suite à de très violentes diarrhées impossibles à arrêter…
Bon allez, je préfère vous parler des racines de la guimauve, cousine des mauves, aux propriétés adoucissantes, de l’isatis tinctoria ou pastel des teinturiers.
De celui-ci est né le terme de cocagne, en référence aux coques de feuilles fermentées puis séchées et qui vont être commercialisées à prix d’or pour leur pigment bleu indélébile, entre le XVe et XVIe siècle.
Devant rosa gallica, pensée émue pour Antoine Perrimbert qu’une passion commune liait à Claude Denninger, et dont il partageait souvent les moments d’herborisation dans le Mont d’Or.
Et tandis que nous observions, du bout des doigts la prêle râpeuse et le bouillon blanc duveteux, à pleine narines la tanaisie et l’iris fétide, du bout des lèvres la menthe fraîche au goût puissant, les aiguilles tournaient.
Aiguilles à ne pas confondre toutefois avec les aiguillons de rosa et les épines du prunelier ou épine noire 😉
Depuis le départ à 14:30, nous avions parcouru le jardin botanique en 3:30 précisément, et pourtant, il restait encore tellement de choses à découvrir lorsque nous prîmes congé de Claude Denninger à 18:00 !
Impossible de ne pas admirer encore une dernière fois la centaurée ou bleuet du lyonnais et le lys martagon tout en fleurs…
Il parait que le Jardin botanique aura revêtu encore d’autres couleurs pour la prochaine manifestation, celle des Journées du Patrimoine de pays.
Alors tournez les pages de votre agenda jusqu’au 15 juin et notez-y lisiblement le prochain rendez-vous : Jardin botanique et Musée Espace Pierres Folles 🙂
Bien à vous,
Isabelle