« J’ai une quinzaine d’années »
16/04/2024 Bonjour à toutes et à tous,
J’ai une quinzaine d’années et viens de grossir les rangs du lycée Ampère, en section arts plastiques.
Mon prof référant en la matière déteste ma façon d’utiliser le noir que j’affectionne particulièrement pour cerner les contours flous d’arbres peints sur des feuilles A4.
Mais peu importe, me voilà surtout lâchée en ville, toute seule, pendant les heures de perm et après la cantine de midi.
Dans ces années-là, Lyon regorge de magasins de baba cool comme on les appelle, comprenez ceux de jeunes qui, à l’époque, reviennent d’Inde ou du Népal et ouvrent nombre de micro boutiques.
Ils proposent encens, shilom, bidi, foulards de soie et autres tuniques très colorées, pur coton Made in India.
Je pousse la porte de pas mal d’entre elles, pour ne pas dire de presque toutes, c’est plus fort que moi, j’adore l’étrange atmosphère qu’il y règne.
Mais parfois, la clientèle qui peuple ces lieux fait plutôt flipper, camés ou autres paumés, ils ne portent alors pas le costard cravate de ceux d’aujourd’hui.
Il traînent plutôt de longs manteaux népalais en mouton retourné abondamment brodés, avec des tuniques échancrées et des jeans pattes d’èph.
Ils portent également la barbe aussi longue que les cheveux, le tout assorti à la longueur des jupes en Liberty de femmes parfumées au patchouli.
Les notes orientales, très musquées, qui s’échappent de toutes ces petites boutiques nichées dans les quartiers populaires de la ville, dénotent avec la froideur occidentale.
Effectivement, il n’y a même pas 10 ans que les Beatles sont rentrés de leur court séjour en Inde, alors l’attrait de la nouveauté est encore intacte.
Maintenant, tu prends un billet d’avion en ligne, tu pars et tu reviens dans l’anonymat le plus total.
Découvrir le monde n’a jamais été autant à la portée de… tout le monde !
Mais bon, je ne regrette rien de tout ce qui m’a fait rêver dans cette ville à une période charnière de ma vie, sans décoller.
Moi, aller en Inde ? Pensez donc, l’idée ne m’a même jamais effleurée…
Bien à vous,
Isabelle