« J’ai demandé un signe »
23/06/2024 Bonjour à toutes et à tous,
Ce soir-là, arrêtée quelques instants face au couchant et aux nuages qui s’étiraient sur les pastels du lointain, j’ai demandé un signe.
Sur des chantiers, je venais encore de croiser des ouvriers déchirant violemment les entrailles de la terre à coups de bulldozer.
Plus loin, d’autres finissaient d’extraire les souches restant d’arbres tronçonnés quelques mois plus tôt, histoire de niveler le sol.
Et puis au hasard de ma route, je suis tombée sur le zoo de la honte qui exposait sur quelques mètres carrés des animaux grandeur nature… en pur plastique.
Parqués autour d’un parallélépipède porteur d’une indication mensongère WILDLIFE, ils étaient censés charmer le touriste indien en quête d’exotisme sur la route du Matrimandir.
Bientôt d’ailleurs, ce seront des baraques à frites, popcorn et autres crèmes glacées entre les gadgets souvenirs qui jalonneront le parcours des touristes à travers cette façade d’Auroville, l’offre est lancée.
N’oublions pas que nous sommes dans le Sud de l’nde, en bord du Golfe du Bengale, et que c’est une destination prisée des citadins de Bangalore et de Chennai.
D’où l’idée juteuse et non masquée qu’ont eu certaines personnes de rentabiliser l’attirance pour la spiritualité des lieux à des fins touristiques.
Et le touriste indien raffole de ce genre d’attraction, tout droit inspirée de Disneyland, ici aussi la société de consommation engloutit le monde à grands pas.
L’attirance pour tout ce que déversent les écrans soumis à la même mondialisation créé des besoins et des envies identiques d’un bout à l’autre de la planète.
Moi, j’étais plutôt en mal d’inspiration après toutes ces scènes d’horreur qui avaient défilé le long de ma promenade.
J’ai regardé vers le ciel nappé de nuages, justement, et je lui ai adressé ma demande, fais-moi un signe s’il te plaît.
Devant mes yeux il y avait sa réponse, grandiose…
Bien à vous,
Isabelle