Petite chronique « Il ne portait le poids de rien…

« Il ne portait le poids de rien »

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22/11/2024 Bonjour à toutes et à tous,

Il ne portait le poids de rien - Crédit photo izart.fr
Il ne portait le poids de rien – Crédit photo izart.fr

Il ne portait le poids de rien, je portais le poids de la culpabilité qu’il m’insufflait.

Tu vois, tu cèdes toujours, me disait-il sournoisement, alors que je me levais au radar pour aller chercher mon petit hurlant de terreur dans son lit.

Pour éviter une tension de plus, je laissais pleurer mon bébé jusqu’au moment où, n’en pouvant plus de l’entendre m’appeler désespérément, je me précipitais pour aller le chercher.

Affronter sa colère de mâle contrarié me faisait moins mal que la vue du plancher trempé par les larmes de mon enfant.

En fait, tu ne m’as jamais aimée.

Nous nous sommes côtoyés de bien trop longues années sur un malentendu.

Jouant ta vie d’emprunt, tu composais ton rôle à mes côtés, mais tu n’existais que dans l’ombre de ce que j’étais et toi tu n’étais pas.

Je n’étais pas aimée, tu n’aimais que toi, ne désirant plaire qu’à toi-même et trouver réponse à tes désirs ou à tes plaisirs.

Pas plus que tu n’as aimé tes enfants, du reste, la preuve en est qu’ils sont devenus un exutoire de ta vengeance à mon encontre, par la suite.

En fait c’est ça être un minable.

Minable de petitesse, minable de calculs, minable de magouilles, minable de jalousies, minable de vengeances, forminable pour paraphraser Stromae.

Merci Gisèle Pélicot de faire sortir toute cette colère encore enfouie en moi, pour la jeter dans la grande vidange collective des femmes, par des hommes, agressées, humiliées, violentées.

La honte change de camp, puisses-tu en être couvert et un jour affronter ta lâcheté.

Pierre Palmade, lors de son procès, a, paraît-il, lâché un « je suis accablé ».

Trop tard pour être accablé, Pierre Palmade.

Trop tard, tu as fait trop de mal.

Violences faites aux femmes, violences sur les routes, encore des hommes, toujours des hommes, des grappes d’hommes confisquent toutes les marches du podium.

Je comprends celles qui appellent à la vengeance et non pas au pardon, selon le sacro-saint principe judéo-chrétien hypocritement inculqué depuis notre enfance.

Parce que de réparation du préjudice subi, il ne pourra jamais y en avoir.

Bien à vous,

Isabelle 

Isabelle alias Mam's
https://izart.fr
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