« Histoire de famille à Muscat »
03/09/2016 Bonjour à toutes et à tous,
Histoire de famille à Muscat, Mascate, comme il s’en passe de partout dans le monde.
Un homme grisonnant, grand et discret, est assis dans l’aéroport du Sultanat d’Oman, accompagné de sa femme et ses deux filles.
Les trois femmes, voilées de la tête aux pieds, iPhone en main, fixent le moment du départ.
Nous sommes dans l’aire d’embarquement juste avant de prendre l’avion pour Bangalore, en Inde.
Au milieu d’une foule d’hommes vêtus de belles et longues tuniques de coton blanc, et d’aussi immaculés pantalons.
Les tissus, noués autour de la tête, prennent des couleurs, tout comme les peaux des passagers avec lesquels nous embarquons.
Dernier contrôle des bagages, à droite pour les femmes, à gauche pour les hommes, tout va bien, sourire intérieur 😉
Dans l’avion, deux hommes côte à côte échangent en anglais à propos du petit garçon devant eux, debout sur son siège.
« – Il est mignon, c’est votre fils ?
- Oui oui 🙂
Il a les yeux de sa mère ! »
Le père est visiblement très flatté par ce compliment… qui me choque.
La mère, assise près de l’enfant, est drapée de noir des pieds à la tête, on ne lui voit que l’ovale du visage !
Mais je vais me rendre compte plus tard, que voyager en avion avec un voile en guise de couvre-chef est une super parade contre… la climatisation à outrance !
Ayant vu un pépé sortir son bonnet, et moi-même n’y tenant plus, je vais rabattre la capuche de mon gilet sur le crâne afin d’éviter une sinusite carabinée 🙁
Commence alors ma première nuit en vol, très confortable puisque l’avion est quasiment désert, et que nous disposons de banquettes entières pour nous allonger.
Mais mon téléphone affiche 3:30 (du matin !) lorsque le soleil se lève sur la ville de Muscat, décalage horaire oblige…
Et que les hôtesses nous réveillent avec insistance pour distribuer les petits déjeuners avant l’atterrissage.
Presque tentée de m’assoupir à nouveau, le paysage en dessous de moi éveille alors ma curiosité.
Des chaînes de hautes montagnes ocre-rouge et complètement pelées s’alternent en dents de scie, traversées par de longues routes noires où se croisent quelques véhicules.
Curieusement nommé la montagne verte, le Djebel Akhdar, annonce l’arrivée à Muscat après 9:30 de vol depuis notre départ la veille, Roissy Charles de Gaulle.
Maintenant, nous allons patienter une paire d’heures dans la salle d’embarquement avant de repartir en direction de Bengalore.
S’installent alors non loin de nous, un homme accompagné de sa femme et de ses deux filles.
Comme pour chaque inconnu-e croisé-e depuis le début de ce voyage, je n’ai de cesse de m’interroger.
Qui sont-elles ? Qui sont-ils ? Quel peut bien être le but de leur voyage ?
Pour cette famille, je vais le découvrir en arrivant à Bangalore.
Bien à vous,
Isabelle
2 comments
Coucou Isabelle,
merci, c’est génial de voyager sans bouger grâce à tes chroniques. Gabriel et moi sommes de fidèles lecteurs.
Pour que tu restes tout de même connectée avec notre beau pays, je vais te décrire une courte scène observée dans le métro ligne D il y a quelques jours et qui m’a laissée perplexe: un homme assez jeune assis en face de moi lit un petit livre à la couverture jaune ; avant le terminus Gare de Vaise, toujours plongé dans son livre, il se met à sourire largement, à rire presque. Je suis très intriguée, je cherche à déchiffrer le titre du bouquin, pour pouvoir plus tard le lire et rire aussi. Enfin il se lève pour descendre, je peux enfin connaître le titre: « L’alpinisme » dans la collection « Que sais-je? ». Tu vois, en France aussi on sait s’amuser.
Ciao bises (et évite de parler des serpents dans les coins humides des maison, stp, ça me donne des frissons)
Agnès
Hello Agnès,
Merci pour ton post, j’avoue que j’ai bien ri en découvrant le titre du livre qui ravissait le passager du métro D !
Et oui, comme quoi, on peut rire de tout…
C’est vrai que je commence à être déconnectée de votre réalité, même si je survole un peu l’actu de France, mais bof, elle est d’une platitude affligeante 🙁
Bon allez, je continue à vous raconter ce qui passe ici, ça a le mérite d’être très vivant 🙂
Promis, je ne parle plus des reptiles, juste des geckos qui malheureusement ne dévorent pas tous les moustiques !
Bizzz