« De goélands en bateaux et bords de mer »
08/10/2013 Bonjour à toutes et à tous,
De goélands en bateaux et bords de mer, j’ai retrouvé le spectacle de la Côte, tous cris et cornes confondues.
Et des petites mémés à l’accent local qui me racontent que la traditionnelle culture des fleurs a disparu de la ville lors de la dernière grande tempête.
Lorsque les serres qui ont presque toutes été détruites.
Finie la criée aux fleurs, apportées par les agriculteurs dès trois heures du matin.
Elle avait lieu jusque dans les années 50 dans trois établissements à Ollioules (83).
A cinq heures démarraient les ventes alors que les fleurs défilaient devant les acheteurs très attentifs, sur un tapis roulant.
Puis elles étaient emballées et expédiées toutes fraîches au fur et à mesure des ventes.
Cette tradition remonte au XVe Siècle avec la culture de l’oranger, surtout pour l’usage de la fleur dans la toilette.
Puis apparaissent les œillets, les pensées, violettes et soucis, au fur et à mesure des modes.
Les seules immortelles que j’ai trouvées ornaient le pied des arbres devant la gendarmerie…
Le grand bâtiment vide de la criée sert à présent ponctuellement de lieu d’exposition, comme ce week-end pour la Fête de l’Olivier, une tradition depuis 23 ans.
Elle rassemble plusieurs producteurs d’olives de provenances diverses.
Une rue est entièrement consacrée aux métiers d’antan et les métiers d’art sont à l’honneur.
En effet, Ollioules, attire de nombreux artisans d’art et artistes, luthier, peintre, céramiste, verrier, joaillier…qui apprécient autant que les touristes l’authenticité de son vieux bourg.
La plus grande fête reste cependant la Fête de la Saint Eloi qui ne se fête pas à la saint Eloi comme son nom l’indique, mais en Août.
Déplacée pour cause de tourisme… me raconte une autre grand-mère qui attend le bus en me faisant une rétrospective des festivités de la veille.
Et pour cette fête, autrefois l’on décorait les chars avec les fleurs qui restaient dans les cultures après la cueillette pour la vente.
Peu de moyens mais beaucoup d‘imagination, tiens ça sonne comme un ancien slogan réactualisé !
Ce matin, cependant, les airs de fête s’estompent.
Les rues sont nettoyées à grande eau tandis que je commence à monter au gré de mes envies à travers la vieille ville, agréablement bien conservée et entretenue.
Traverse par ci, chemin par là, l’organisation du village est tout fait médiévale, au pied du château, ou du moins ce qu’il en reste.
Certaines maisons ont conservé le témoignage de ce passé, d’autres sont plus d’inspiration renaissance, voire Haussemanienne pour deux uniques façades dans la ville.
Les plantes méditerranéennes se découpent sur un magnifique ciel bleu alors que je grimpe sur les hauteurs.
Les vignes sauvages courent sur les murs et les figues de barbaries sont rouges de soleil, l’automne ici est un vain mot…
Tandis que je redescends en direction d’une place baignée de l’ombre d’un micocoulier, les expressions chantantes de 4 joueurs de carte installés à la terrasse d’un café me projettent en plein décor digne de Pagnol et sa Provence !
Nougat, fleurs et parties de cartes viennent me rappeler les pratiques d’autrefois, toujours si bien ancrées, tandis qu’un camion plateau emmène le dernier olivier de la fête.
Bien à vous,
Isabelle