« Gardons nos distances »
02/01/2021 Bonjour à toutes et à tous,
Protégeons-nous, gardons nos distances.
J’avoue que débarquant en France après 15 mois passés à l’étranger, la formule m’a glacé les sangs…
Peut-être y êtes-vous habitué·e·s, moi je me suis sentie très agressée par cette phrase affichée de partout.
Méfiance, protégeons-nous de l’autre, des autres même en nous tenant éloignée·e·s d’eux, place à l’ostracisme !
C’est à dire place à l’isolement, la solitude, l’insécurité, l’anxiété, l’exclusion, la résignation, la dépression, le désespoir, le rejet..
Oui, j’ai pris le rejet de l’autre de plein fouet dans le froid hivernal parisien.
Comme dans mon entourage j’ai eu écho du cas de personnes âgées mortes complètement isolées, privées de leurs proches pour cause de COVID-19.
Alors que je me dirigeais tranquillement vers le Terminal F12, une hôtesse dans le couloir m’interpella.
Madame vous arrivez d’où ? me demanda-t-elle.
Je lui répondis que je venais d’Inde, mais finalement j’aurais pu tout aussi bien mentir.
Elle m’annonça alors que je devais faire un test de dépistage COVID-19 avant d’embarquer.
La surprise fut totale, mais soit… je devais me plier au règlement, c’était incontournable.
Pour mémoire je vous rappelle que depuis mon départ d’Inde la veille, je n’avais été soumise à aucun test ou contrôle.
Elle m’indiqua vaguement du doigt que je devais me diriger vers la gauche et suivre les flèches, tout un programme…
Nous nous retrouvâmes ainsi quelques personnes de retour du Sénégal, de Maurice ou d’Inde à errer dans les couloirs déserts à chercher la bonne voie.
Et bien sûr, personne pour nous renseigner, derrière des cloisons, parquées par la rubalise entre tables et chaises vides, coupées de tout circuit normal.
Soudain j’arrivais en haut d’un escalier dont je descendis la trentaine de marches, valise sous le bras, pour cause d’escalotor en panne.
Bien à vous,
Isabelle