« France terre de privilèges »
19/05/2023 Bonjour à toutes et à tous,
France terre de privilèges et de privilégiés, devrais-je plutôt dire.
De privilégiés… ÉS.
Je me souviens que déjà de longue date je haïssais les privilèges dont bénéficiait mon frère.
Et je haïssais tout autant mon frère qui prenait grand plaisir à jouir de son droit d’aînesse et faire régner son masculinisme sur ses deux soeurs, nées après.
J’ai même des fois l’impression d’avoir passé mon enfance à vouloir me faire entendre.
Ou à démonter mon frère plutôt par la langue que par le poing, parce qu’il cognait fort le con.
Alors voilà, pour me venger sans doute inconsciemment, j’ai piqué des dizaines de cow-boys et indiens en plastique de sa collection.
Je les jouais aux billes, à la récré de la cantine, avec mes copains.
Normal, j’en n’avais pas moi, de soldats, c’est un privilège de garçon.
Plus tard, j’ai filé à mon prof d’anglais le premier 45T des Sex Pistols de mon frère, pour qu’on l’écoute en fin d’année, histoire de briller un peu en classe, mais personne connaissait.
De toutes façons, on n’a pas eu le temps de le passer, et pire, ce bouffon de prof ne me l’a jamais rendu.
Bref, sa mère, notre mère, le nourrissait à grand renfort de corned-beef et de rondelles de saucisson d’un centimètre d’épaisseur.
Parce que c’est normal, c’est un homme, il a plus de besoins, disait ma mère.
Moi je tapais dans le sauc en douce, parce que j’adorais ça aussi mais je n’avais pas les mêmes privilèges.
La première fois qu’on a du être complice ça a été à l’adolescence, pour gruger ma mère.
Elle croyait que le pote de mon frère lui rendait visite quand il montait à l’étage où nous avions nos chambres respectives.
En vrai, c’était mon premier petit copain…
Bien à vous,
Isabelle