« Folie administrative en vue »
24/09/2021 Bonjour à toutes et à tous,
Folie administrative en vue, c’était prévisible…
Dès que la rumeur a couru que la carte Aadhaar allait être exigée de toutes et de tous, un malaise s’est installé en moi.
Surtout qu’un communiqué écrit officiel a confirmé la rumeur peu après et coupé court à toute supposition.
Il fallait être en possession de ladite carte d’identité indienne pour être en règle et pour toute démarche administrative.
Point barre et sans aucune autre précision, pas de date, pas de délai requis.
Alors là j’ai suivi mon intuition, j’ai pas fait ma maline comme avec le vax en comptant jouer avec le temps…
Et mes collègues, informé·e·s de mon intuition, m’ont suivie dans la foulée.
Nous apprendrons après coup qu’elle est à présent incontournable pour établir un visa, la lettre de recommandation pour obtenir ce dernier et… voyager en Inde sans encombre.
Je suis donc vite allée remplir le document administratif et fournir une copie de mon passeport ainsi qu’une photo d’identité.
Oui, j’en ai toujours une série en réserve, et oui, elles vont bientôt avoir 4 ans d’ancienneté.
Ni vue ni connue, les cheveux un peu plus courts et un peu moins colorés, ces clichés conviennent parfaitement pour tous les documents administratifs.
Le lendemain je suis allée déposer mon document visé par l’administration Aurovilienne à l’administration indienne.
Et le surlendemain je récupérais le tout, tamponné et signé, prêt à être enregistré par les autorités compétentes à Pondy.
C’est comme cela que quatre jours après avoir échangé avec une amie effectuant les démarches pour un tiers, je saisis l’opportunité.
Nous irions ensemble et partagerions le taxi.
Et par chance, tout se goupilla comme prévu, nous retrouvâmes même mes collègues de studio sagement assis·e·s dans le bureau administratif.
Au demeurant, une pièce borgne aux couleurs défraîchies qui tirait plus du placard à balai que d’un quelconque bureau officiel.
Au milieu, trônait entre fils, scanner, imprimante et PC, un employé flanqué de l’uniforme de la poste indienne, installé tant bien que mal dans ce fatras.
Le moment d’effervescence lié à nos retrouvailles franco-italiennes ne fut pas du goût de celui-ci qui nous intima le silence après une leçon de morale.
Ah ben si les Aurovilien·ne·s se mettent à caqueter plus fort que les indien·ne·s, c’est le monde à l’envers maintenant !
Et là, tu fais profil bas.
Parce que même s’il est mentionné sur le Net que les bureaux ferment à 5 PM, c’est l’employé qui décrète à 3:15 PM, qu’il ne recevra plus personne.
Donc si tu ne veux pas revenir le lendemain ; y’a pas de rendez-vous, hein, tu fermes vite ta bouche derrière le masque et tu lui souris des yeux…
Surtout qu’avec l’ami F. on n’était pas encore sorti de l’auberge.
Il fallut s’y reprendre par quatre fois pour chaque main avant d’avoir les numérisations correctes des empreintes de quatre doigts à la fois.
Plus autant pour avoir les deux pouces ensemble.
Ensuite ce fut la pause de l’employé qui partit se rafraîchir.
Ensuite ce fut une panne de réseau.
Enduite ce fut un resquilleur si rata son coup.
Ensuite ce fut au tour de la lampe d’architecte dans les yeux.
Ensuite ce fut au tour des lunettes, genre jumelles de gendarmes pour contrôler la vitesse, à se coller sur le nez après tout le monde.
Ensuite ce fut mon tour.
Je ne vous raconte pas que j’ai pris pitié de l’employé qui gérait cela tout seul depuis le matin, informatique, papasserie, clichés et numérisation.
Et que j’ai été charmante, patiente et compréhensive avec lui lorsqu’il m’a expliqué en détail tout le bazar.
Parce qu’aussi je savais ce qu’il l’ignorait sans doute encore.
Dans quelques jours, ça allait être le gros rush de tous les Volunteers, Newcomers et autres aurovilien·e·s qui n’avaient pas tilté de suite…
Bien à vous,
Isabelle
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