Petite chronique « Et j’ai couru… couru…

« Et j’ai couru… couru… »

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26/12/2024 Bonjour à toutes et à tous,

Et j'ai couru... couru... - Crédit photo izart.fr
Et j’ai couru… couru… – Crédit photo izart.fr

Et j’ai couru… couru… effectivement, si j’avais été à pied, j’aurais pu crier cela, sur un air bien connu de Aline.

Mais voilà, moi je circulais à vélo, sortais d’un meeting de deux heures et j’avais trente minutes de retard sur le timing.

J’avais donc essayé de calculer mon itinéraire au plus rapide, sachant que nous étions en période de fêtes et que les routes principales grouillaient de touristes.

C’est comme ça que, traversant un village, je me suis trouvée soudain face à un convoi funéraire, sur l’étroite route encombrée de motos, vélos et voitures dans les deux sens.

Certes, on ne choisit pas son heure, et d’ailleurs je me rendais moi-même à des funérailles

Mais en Inde, le cortège qui accompagne la dépouille mortelle, selon le rite hindouiste, est spectaculaire.

Le véhicule, décoré de colliers de fleurs multicolores où est exposé la défunte personne, est précédé par un orchestre tonitruant qui ouvre la marche.

Au son des tambours et autres instruments traditionnels, il se fraie un passage au milieu de la route étroite où scooters et motos slaloment entre les voitures.

La bonne nouvelle, c’est que sur mon vélo électrique, moins large et plus maniable que les autres deux-roues, je peux tenter l’impossible pour avancer malgré tout.

De fait, connaissant les lieux et l’état des routes, il m’est plus facile d’anticiper entre les ornières, les flaques d’eau et les nappes de boue.

Il n’en est pas de même pour les binômes de jeunes citadines en tenues légères, campées sur des scooters de location et cherchant désespérément à garder l’équilibre.

Mais après quelques mètres, voilà qu’arrive en face, cette fois, une bétonnière, toujours sur la route étroite du village !

Je me cale vite derrière une voiture pour être sûre de ne pas passer par erreur sous les roues de l’énorme engin de chantier…

Je commence à entrevoir le carrefour salvateur au loin, et me crois enfin tirée d’affaire.

Pas de chance, avant d’avoir pu l’atteindre, voilà que s’engagent, un, puis deux, puis trois cars de tourisme, sans doute induits en erreur par un excès de zèle de leur GPS.

Bon, heureusement que les fossés ne m’impressionnent pas plus et que je suis une habituée de la conduite sportive en vélo.

Cette fois-ci je suis tirée d’affaire, et, laissant enfin derrière moi le flot de touristes toujours bloqués, je pédale à vive allure pour rejoindre le lieu de crémation d’Auroville.

J’arriverai à temps pour honorer la mémoire d’une personne qui a oeuvré sans relâche à défendre les intérêts et l’œuvre spirituelle d’Auroville.

Ainsi, j’ai appris qu’il était aussi un actif militant, aux côtés de Greenpeace, pour dénoncer les dégâts environnementaux et le préjudice subi par le personnel, lors de la meurtrière explosion de Bhopal.

Ce drame, survenu en 1984, il y a donc quarante ans, est toujours considéré comme la pire catastrophe industrielle au monde…

C’est donc en connaissance de cause que cet expert en environnement et fervent défenseur de la nature nous exhortait à porter plainte inlassablement, face au préjudice local subi.

Nul doute que ses conseils, ses actions auront profondément marqué celles et ceux qui l’auront côtoyé ou écouté ici, lors des meetings communautaires.

Bien à vous,

Isabelle

Isabelle alias Mam's
https://izart.fr
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