« Encore un peu de JCB »
12/10/2023 Bonjour à toutes et à tous,
Vous reprendrez bien encore un peu de JCB ?
Ah non, ce n’est pas une nouvelle drogue sur le marché mais ça fait autant, sinon plus, de ravages…
Ici, en Inde, tous les bulldozers s’appellent JCB, du nom de la marque du fabricant.
Je crois que je n’en ai jamais autant vu touner autour de moi de ma vie.
Le pire, c’est que lorsqu’ils n’ont rien à se mettre sous la dent, ils cassent l’existant, comme cet après-midi, devant le Language Lab.
Enfin, ça fait plusieurs jours que ça dure, mais là ils se sont attaqués à du lourd, avec un JCB spécial pour détruire des conduites en béton.
Imaginez qu’un l’ingénieur a pensé le tracé de la fameuse Crown Road en omettant que deux grosses conduites étaient enterrées perpendiculairement au passage de ladite route !
Pas de soucis, on creuse une énorme tranchée et à l’intersection on brise les conduites qui entravent son passage, normal.
J’ai eu un déchirement, comme toujours, en les voyant tout d’abord couper les eucalyptus à grands coups de tronçonneuses.
Mais peu de temps après, quelques rejets se sont pointés et j’ai eu une lueur d’espoir qu’ils viennent prendre la succession de la génération sacrifiée.
Manque de bol, quelques jours plus tard, je les apercevais sous les chenilles du JCB…
Maintenant, ici comme presque de partout dans le paysage d’Auroville, il ne reste qu’une grande plaie dans la terre saignée à blanc.
Ce matin, en me rendant auprès du Neem Tree survivant, j’ai eu une nouvelle grande frayeur sur mon chemin.
A proximité de l’un des bords présumés du lac 2, une longue rubalise jaune et noire qui barrait le paysage n’a pas manqué de m’alerter.
Sur le chantier du lac, c’est ainsi que sont délimitées les zones à défricher…
J’ai eu confirmation des projets d’abattage en vue, et ce, malgré bien sûr l’interdiction du NGT de couper tout arbre sur le territoire d’Auroville.
C’est Auroville, la ville dont la Terre a besoin qui se tire elle-même une balle dans le pied.
Et Mère dans tout ça ?
Et Mère qui disait que la conscience se devait d’être présente ici plus que nulle part ailleurs dans le monde…
Je n’ose même pas imaginer ce qu’elle en pense.
D’ailleurs peut-être même qu’elle en rigole, ce qui ne m’étonnerait guère devant tant de stupidité.
Allez va, de toutes façons, c’est elle qui aura le dernier mot, je lui fais confiance.
Bien à vous,
Isabelle
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