Petite chronique « En bons pères de famille…

« En bons pères de famille »

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01/10/2024 Bonjour à toutes et à tous,

En bons pères de famille - Crédit photo izart.fr
En bons pères de famille – Crédit photo izart.fr

En bons pères de famille… je me permets d’emprunter le titre de cet excellent livre de Rose Lamy, mais, avertissement.

Mais, avertissement, cette phrase a certainement donné des sueurs froides à nombre de filles de…

En bons pères de famille, oui, c’est à dire blancs, non racisés, non marginalisés, non fichés, non condamnés, non connus des services de police.

Le pire, il me semble, c’est de se rendre compte qu’on dérape vertigineusement de fille de bon père de famille, à epouse de bon mari, une fois l’âge adulte atteint.

Quand je lis les témoignages effroyables et effrayants de Nous Toutes, je n’ose croire qu’aucune d’entre nous n’a échappé à la violence masculine.

Aucune d’entre nous n’a échappé à l’agression, à la contrainte, à la soumission ou au chantage sexuels commis par des hommes.

Pourtant nos bouches se sont ouvertes, nos doigts se sont agités frénétiquement pour nommer l’innommable.

Comme toutes les autres, je puis dénoncer que je n’avais que 7 ans quand un homme m’a agressée sexuellement sans que je ne comprenne ce qu’il m’arrivait.

Que 8 ans quand un garçon en primaire m’a jetée à terre et relevé ma jupe dans la cour de récréation.

Que 10 ans quand les gars d’un chantier qui me sifflaient dans une rue déserte m’ont terrorisée.

Que 12 ans quand des adolescents de ma classe m’ont agressée à propos de mon physique prépubère.

Que 14 ans quand, dans la voiture arrivée à ma hauteur, un exhibitionniste s’est masturbé sous mes yeux.

Je disais donc que je n’avais que 15 ans quand mon père… puis la trentaine quand mon mari… tout est dit, la boucle est bouclée.

Je n’épargnerai pas mon frère qui s’est cru autorisé de m’attraper par les cheveux, à 35 ans, comme il le faisait du reste, pendant mon enfance.

Ceci afin me rappeler, en qualité de fils aîné sans doute, ce qu’il estimait être de mes devoirs de mère, visiblement contrarié par mon récent divorce.

J’ajouterai aux raclures qui ont entravé ma joie de vivre au féminin, les auteurs de maltraitances issus du corps enseignant, du corps médical, dont ceux, précisément, auteurs de violences gynécologiques.

Merci les mecs de vous être rappelés à mon bon souvenir et ceci depuis ma plus tendre enfance, oui vous étiez tous des hommes lorsque vous m’avez agressée.

Je brandis, elle brandit, nous brandissons haut et fort #LaHonteChangeDeCamp #NousToutes et #ToutesLesFemmes face à votre honteux #NotAllMen derrière lequel certains tentent de se protéger…

Nous nous sommes relevées, poings en l’air et bouches ouvertes qui n’en finiront pas de vomir toutes les horreurs de votre paternalisme, de votre machisme, de votre sexisme jusqu’à que cela cesse.

Bien à vous,

Isabelle 

Isabelle alias Mam's
https://izart.fr
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