« Elle a été déprogrammée »
23/12/2024 Bonjour à toutes et à tous,
A son retour d’hospitalisation, je n’ai qu’une certitude quant à l’état de santé de ma voisine, elle a été déprogrammée…
Aussi étrange que cela puisse paraître, elle ne diffuse plus, comme à son habitude, matin et soir, le son mélancolique d’une flûte plaintive.
De la même façon, elle n’arpente plus la communauté son balai en main pour attraper les hautes branches des hibiscus afin d’en récolter les fleurs.
Un autre changement soudain m’interpelle, il n’y a plus de lumière tous les soirs, à la même heure, pour éclairer sa terrasse…
D’ailleurs, je ne la vois carrément plus du tout arpenter les sentiers de la communauté, sa canne en main, ni ne la croise, se rendant à l’épicerie.
Malgré des conversations échangées ici et là avec d’autres membres de la communauté, rien ne laisse présager qu’elle aura déménagé d’ici la fin d’année, comme elle l’avait pourtant annoncé.
Le balai des paramédicaux se relayant à son chevet s’est accru, cela laisse plutôt penser que son état de santé s’est dégradé.
La population d’Auroville vieillit et se raréfie, on dénombrait 29 résidant·e·s décédé·e·s en 2024, même pas encore arrivés au 31 Décembre.
Nombre de familles et d’individus ont aussi pris la décision de quitter définitivement la communauté cette année.
Pour l’attribution des visas, le coup de poker est toujours de mise, délivré, pas délivré, réduit… personne ne sait à quelle sauce elle ou il va être mangé.
Qui est habilité à signer quoi, le mystère demeure, mais les autorités compétentes pour l’attribution du précieux sésame exigent plus de garanties.
Alors on vit dans le flou artistique, entre lettres de recommandation fantômes et visas égarés dans la nature indienne.
Très bons exercices pratiques, en tous cas, pour garder une attitude positive et méditer sur l’impermanence de toute chose.
Aurant de raisons pour s’en remettre humblement et uniquement à celle qui est à l’origine de ce vaste laboratoire humain, let see.
Bien à vous,
Isabelle
