« Élevez vos garçons au-dessus de la ceinture »
03/10/2020 Bonjour à toutes et à tous,
Pères et mères, élevez vos garçons au-dessus de la ceinture.
Tout est dit.
Ce matin-là, en voyant arriver ma petite collègue de travail, ça m’a fait sourire.
Débardeur gris façon marcel échancré jusqu’à la taille, elle portait dessous une brassière noire assortie à un corsaire bordé de dentelle.
Ça lui ressemblait bien, elle qui déjà avait choisi, en début de confinement, de se raser le crâne !
Mais quelle ne fut pas ma surprise d’entendre le commentaire d’un homme, en l’occurrence, lui faisant remarquer qu’il fallait mieux éviter ce genre de tenue vestimentaire ici.
Confuse, elle promis que non, [elle] ne le ferait plus, et [qu’elle] comprenait bien que la tenue ne soit pas adaptée…
Assistant à la scène, au bout d’un moment de silence et d’observation, je ne pus quand même m’empêcher d’intervenir face à son malaise.
Et de lui venir en aide par la même occasion, sororité oblige.
Je fis remarquer qu’avant tout le problème ne venait pas de la tenue vestimentaire des filles ou des femmes, mais bien du regard que posent les hommes sur elles.
Et que, sauf preuve du contraire, chaque femme dispose de son corps comme elle l’entend, y compris pour le vêtir.
On a beau être en Inde, blablabla…
Parce que si c’est pour reprendre un argument prétextant qu’il ne faut pas choquer les populations locales vestimentairement parlant, ça me fait doucement rigoler.
Les jeunes locaux, il y a longtemps qu’ils ont adopté les marques de fringues occidentales, les boissons alcoolisées, les cigarettes, la technologie de pointe, etc etc…
Il n’y a rien de provoquant dans la tenue vestimentaire des femmes, il n’y a que des hommes qui sont mal éduqués.
Et voient malheureusement dans la femme d’abord un objet sexuel avant la personne.
Pour reprendre un slogan de NousToutes ou des Femen, Dans un viol, le seul coupable c’est le violeur.
C’est pas la jupe, c’est pas le croc top, c’est pas les bretelles, c’est pas l’heure, c’est pas l’endroit…
A propos d’Inde et de culture, pour info et de source sûre, savez-vous quelle est la première cause d’hospitalisation à Pondy ?
C’est… l’alcoolisme, étonnant non ?
Ben non, pas vraiment, quand on sait quel est le poids de la culture et de la tradition face justement à la sexualité, enfin, la non sexualité plutôt.
De sexualité, ils n’en ont pas, c’est tabou de chez tabou.
Le traditionnel mariage fastueux avec une personne de sa caste et arrangé par la famille, reste l’unique option imposée à tous ces jeunes gens et toutes ces jeunes filles asexué·e·s.
Avant il n’y a rien, et malheureusement, souvent après non plus.
Ah si, entre-temps seront nés un, voire peut-être deux enfants.
Effectivement, on est en plein conte de fées.
L’alcool, en cela est un bon défouloir pour refoulés sexuels.
Et pour compléter le tableau, le suicide suit non loin derrière.
Vraiment, est-ce qu’on a envie d’une société comme ça ?
D’une société qui intime aux femmes de masquer leurs corps face une meute de chiens en chaleur incontrôlables ?
Ou est-ce qu’on se retrousse les manches pour commencer à éduquer sérieusement les garçons ?
Alors, s’il vous plaît messieurs, occupez-vous de vos bites ou de vos prostates et laissez les femmes disposer de leur corps comme elles l’entendent, merci.
Bien à vous,
Isabelle