« Discrète femme de ménage »
10/06/2016 Bonjour à toutes et à tous,
Chère Myriam,
Tu fais beaucoup fait parler de toi en ce moment, j’ose même te tutoyer, comment dire… ben voilà, tu es entrée dans nos foyers fiscaux !
C’est sûr que si tu étais restée discrète femme de ménage, jamais d’affreux intermittents ne seraient venus faire la sarabande sous ta fenêtre 🙁
El Khomri en haut, Loi Travail en bas, #NuitDebout à gauche, #OnVautMieuxQueCa droite, allez maintenant tous ensemble, tous ensemble !
Mais bon voilà, on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre ma chérie…
Créer le buzz, exploser les réseaux, enflammer l’actu, déchaîner les foules, mobiliser l’armée, bloquer le pays, planter le gouvernement… et rêver d’anonymat ?
Ça ressemblerait pas à un caprice de princesse-pipi-de-chat quelque part ?
Le langage sexiste, qui a toujours libre cours en France, m’empêche de te donner la fonction de femme publique qui te sied, alors qu’on parle pourtant bien d’homme public sans ambiguïté.
En fait, je voudrais juste souligner que pour parler travail, mieux vaut savoir faire la différence entre ta fonction et celle d’une ménagère anonyme…
Ben oui, vous n’êtes pas sous les mêmes rampes.
Il y en a une sous celle des escaliers, l’autre sous celle des Spotlights.
Quant à parler de viol de ton intimité familiale, heu… il me semble que ces propositions de lois sont une réelle violence portée aux droits et à la dignité des travailleurs.
Et même à notre démocratie.
Par contre, si c’était pour le prestige du poste… c’est raté, ça ne fait rêver personne, à part toi ?
Ah si, peut-être encore quelques fils de, décérébrés.
Ou quelques rares nostalgiques d’un autre âge, qui aimaient qu’on s’adressât à eux avec déférence.
Ou qu’on acceptât sans rechigner des consignes venues d’en haut, pour un horizon encore plus bouché.
Ou qu’on se satisfît de promesses en l’air.
Pire, de fausses promesses…
Bon, ma chère Myriam, je m’en vais passer la serpillière, moi, parce que personne ne va se battre pour le faire à ma place.
Bien à vous,
Isabelle