« D’hôtel en auberge »
19/04/2014 Bonjour à toutes et à tous,
Quand je suis passée devant l’église de mon village hier, je me suis souvenue que nous étions vendredi saint.
L’affluence des voitures garées sur les trottoirs me l’a rappelé 🙁
Et je n’ai pas pu m’empêcher de me faire la réflexion que beaucoup de gens avaient des choses à confesser…
Ben oui, c’est le souvenir qu’il m’en reste moi.
Juste avant Pâques il fallait aller se confesser et c’était un vrai cas de conscience.
L’angoisse, qu’est-ce que j’allais bien pouvoir raconter au curé ???
Déjà j’allais gagner en indulgence parce qu’on m’avait appris ce qu’il fallait dire en tout début.
Mon père, aidez-moi à faire une bonne confession…
Alors pendant une semaine je cherchais l’inspiration et griffonnais des idées sur un papier.
Je n’ai pas obéi à maman… franchement, on n’a pas bien le choix de faire autrement qu’obéir ici, on ramasse déjà pas mal 🙁
Je me suis battue avec mon frère… mais faut dire qu’il cogne fort mon frère alors je me défends 🙁
J’ai pas aidé à mettre le couvert… bon d’accord, mais mes frères ils ne le mettent jamais eux 🙁
Et pas rangé ma chambre… oui, enfin faut dire aussi que je la partage avec ma soeur 🙁
Bref, tous les ans je cherchais une nouvelle inspiration, mais non, je ne voyais rien venir 🙁
Vraiment ça aurait été plus facile de m’accuser d’avoir poussé mon petit frère dans les escaliers ou de voler ma grand-mère ou de mentir sur mes résultats scolaire ou ou ou… pfff… peine perdue.
Mais je ne voyais rien venir de tout ça, rien d’énorme à me faire pardonner, aucun crime, aucun vol, aucun mensonge, fallait à tout prix que J’INVENTE quelque chose pour aller me confesser…
Je me disais que le curé allait se rappeler ce que j’avais dit l’année dernière, ça me torturait d’avance.
Des fois aussi, quand on était tous assis en rang d’oignon sur le banc à attendre notre passage dans le confessionnal, on comparait nos bonnes idées notées sur notre bout de papier.
Ah ça oui, je me souviens qu’on se chamaillait avec ma soeur pour pas se faire piquer sa liste.
On aurait tant aimé trouver des idées géniales qui auraient beaucoup plu à Monsieur le curé, (re) peine perdue.
J’ai l’impression que ça a bien changé Pâques depuis, et que ça se passe plutôt au rayon des oeufs en chocolat dans les grandes surfaces.
Je les voyais tout à l’heure, remplir frénétiquement leurs caddies de cloches, lapins et autres fritures…
Quand j’étais petite, nous allions habituellement chez notre grand-mère du Jura pour Pâques, et à la sortie de la messe notre tonton nous achetait un œuf en chocolat que vendaient les enfants pour la paroisse, extraordinaire !
Maman préparait des asperges en entrée et de l’agneau, bien sûr, accompagné de haricots verts en conserve.
Pour le dessert, elle vidait des oeufs sans briser les coquilles – fallait faire un petit trou à une base, un plus gros à l’autre et souffler – puis les remplissait de mousse au chocolat bien ferme.
Après la naissance du petit dernier, on a eu en supplément un sachet de friture en chocolat avec un sachet de petits oeufs à la liqueur.
Pour toute la famille 🙂
Et puis à mon tour, j’ai caché des oeufs dans le jardin jusqu’à pas très longtemps, j’en ai rempli de mousse au chocolat, j’ai fait aussi des gâteaux de Pâques et de l’agneau.
Mais depuis peu, alors que je ne me résolvais pas à convertir mon statut en Directrice d’hôtel malgré une forte sollicitation extérieure, la situation a glissé d’elle-même vers autre chose.
D’hôtel en auberge mais plutôt genre Auberge espagnole, oui, c’est ça, un mix.
Entre Je suis de passage pour un certain temps… un temps certain,
Finalement je ne mange pas là ce soir… on vient juste de se décider avec les potes là, à 20:00,
Tu peux acheter des yahourts… sans blague, le frigo ne se remplit pas tout seul alors que les cookies montent tout seuls dans la chambre,
Ok pour te donner un coup de main dès que j’ai fini avec le PC… pas grave les patates ne vont pas s’abîmer en t’attendant,
Ah désolé, je suis reparti trop vite… no souci, le clic-clac va servir au suivant, il est tout prêt.
D’ailleurs je ne sais pas avec qui je vais partager mon repas de Pâques, mais j’ai quand même fait cuire des asperges.
Et j’ai choppé la chatte qui se tirait avec une dans la gueule 🙁
Bref, Pâques c’est plus ce que c’était ma brave dame.
Bien à vous,
Isabelle