« Deux fois par an »
26/12/2022 Bonjour à toutes et à tous,
Je me souviens qu’on allait deux fois par an chez ma grand-mère du Jura.
Une fois pour Pâques, et une fois vers la Toussaint.
Elle ne nous voyait donc pas si souvent, mais elles s’écrivaient souvent, la mère et la fille.
Je me souviens que mon anniversaire tombait certaines années pendant les vacances de Pâques.
Et même qu’une fois de la neige est tombée ce même jour dans le Jura, début Avril.
Nous n’allions guère plus souvent voir l’autre grand-mère pourtant plus proche, ma mère n’aimant pas fréquenter sa belle-famille.
Ah bien sûr, c’était aussi riant et bruyant chez mon père que larmoyant et austère chez ma mère…
Du reste, je sais de quel côté je tiens, de caractère comme de morphologie, ouf !
Je me demande même si, de mes frères et soeur, il n’y aurait pas que moi à avoir hérité de la joie de vivre !
Je me souviens que la nuit, en vacances, je devais partager le lit avec ma soeur.
Ce dont nous avions horreur l’une comme l’autre, où que l’on dormât.
C’était l’occasion de bagarres sans fin entre nous deux…
Je me souvenais, avec répulsion, que ma mère et ses sœurs avaient toutes, au quotidien, partagé leurs lits, étant jeunes, faute de place dans les chambres.
Il y avait une belle vasque en faïence décorée de rouge et son pichet assorti pour faire sa toilette devant le miroir de la coiffeuse.
Au-dessus de mon lit, sur le mur blanchi à chaux, était accroché un petit cadre, avec le dessin d’un simple voilier.
Nous avions très froid l’hiver en nous glissant dans les draps glacés, la chambre n’avait pas de chauffage.
La cuisinière, en dessous, dans la cuisine, tempérait la pièce tant qu’elle avait du bois à brûler.
Ma mère mettait un pot de chambre à couvercle sur le palier, en haut des escaliers.
Impensable de se relever la nuit pour aller aux toilettes ; sèches du reste, mais c’était pas encore la mode, au contraire même, installées dans l’ancien four, derrière la maison !
Je ne vous raconte pas à quelle vitesse nous faisions un dernier pipi, le plus tard possible avant de nous coucher, dans le froid et à la lueur de la lampe torche…
Bien à vous,
Isabelle
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