« Des arbres et des hommes »
01/09/2023 Bonjour à toutes et à tous,
Excusez du peu, mais apparemment vous allez m’entendre parler des arbres et des hommes pendant encore un moment.
Au moins jusqu’à ce que nous ayons la garantie que le neem tree dont nous protégeons la vie soit mis hors de danger.
On joue la course contre la montre et j’avoue que la pluie œuvre en notre faveur toutes ces nuits, puisque les camions ne peuvent plus venir déblayer la terre autour, sur le terrain boueux.
La dernière fois que j’ai fait la sentinelle avec un ami sous le neem, justement, un gars des espaces verts est venu à notre rencontre.
Peu bavard, il se contentait de diriger les manœuvres du JCB, et moi de les filmer et photographier pour archiver les faits.
Mais quand je l’ai vu se planter devant moi et me filmer, je lui ai immédiatement demandé d’arrêter, ce dont à quoi il me répondit que je l’avais bien filmé, moi aussi.
Alors là mon sang n’a fait qu’un tour et je lui ai répondu que jamais je ne me permettrais de filmer une personne sans son accord, c’est la base de la politesse et du respect des gens.
Suite à cette altercation, je lui ai demandé d’effacer toute vidéo ou photo me mettant en scène, puisqu’il n’avait pas recueilli mon consentement ni même demandé une autorisation.
Apparement il l’a effacée devant moi, mais bon… impossible à vérifier.
Le tension est un peu retombée et je lui ai alors demandé ce qu’il faisait là, le faisant passer pour un exécutif et lui servant du Monsieur à tour de bras.
La conversation se poursuivit en français, puisqu’il nous surprit en s’exprimant ainsi.
Nous parlâmes de notre arbre, et je compris qu’à ses yeux, il n’avait guère plus de valeur que tous les autres arbres de la même essence.
Le prétexte étant que ceux-ci peuplaient abondamment la forêt locale, il en repousserait toujours bien assez.
M’appuyant sur les dires de Mère qui place tout règne, végétal, animal et minéral au même niveau que l’humain, je lui posais soudain une question sordide.
Donc d’après son raisonnement, comme les arbres sont abondants, on peut les massacrer sans retenue.
Je retorquais immédiatement que sa déduction pouvait alors tout aussi bien aussi s’appliquer à… l’espèce humaine, si on agit sans conscience.
Plus 7 milliards de personnes sur terre, pensez-donc, une de plus ou une de moins, quelle importance à l’échelle mondiale ?
Ma réflexion dut le perturber car il revint à la charge peu de temps après, avec le même argument… et je lui refis la même comparaison.
Mais l’histoire ne s’est pas arrêtée là, et c’est tant mieux pour la grande optimiste que je suis, à suivre…
Bien à vous,
Isabelle