« Des années dorées »
14/11/2023 Bonjour à toutes et à tous,
On a vécu des années dorées ici et c’est bien fini, disent certaines personnes arrivées à Auroville il y a une vingtaine d’années, avec un air de regret dans la voix.
Maintenant, on envisage même un plan B si on doit partir un jour, Thaïlande, Grèce… on ne sait pas… disent-elles encore.
Mais pas le Portugal, parce qu’il y a une île sur laquelle échouent toutes les barques d’africains quittant leur pays, paraît-il.
J’ai pensé que c’était Lampedusa, en Italie, mais non c’était bien d’une île du Portugal qu’il s’agissait, parce que c’est face à l’Afrique, non ?
Après quelques recherches rapides effectuées sur Google, force fut de constater que c’étaient les îles espagnoles et italiennes qui étaient les plus proches des côtes d’Afrique du Nord, passons.
Bref, j’ai bien compris que si l’immense majorité des personnes résidant à Auroville ne s’implique nulle part et ne défend aucune cause en faveur de la communauté, c’est par peur de perdre des intérêts privés.
Qu’on abatte des arbres, qu’on saigne la terre, qu’importe, il faut que le lac se concrétise coûte que coûte même si c’est sur la base de plans élaborés il y a trente ans, voire plus, et jamais réactualisés.
Je suis sidérée d’entendre dire cela, des propos d’un autre temps où l’on se foutait éperdument de la planète, de l’environnement, de l’écologie.
C’était le temps où le béton coulait à flot sur Auroville et où se répandait aussi Tupperware, le géant de plastique qui envahissait les cuisines Made in Europe.
C’était l’époque où l’on vivait dans l’insouciance des conséquences sur la santé et sur la nature que tout cela engendrerait plus tard, Auroville n’aura échappé en rien à la règle.
Pire, tout semble figé depuis, comme dans le ciment qu’on continue de déverser de partout pour exercer un pouvoir sur la nature sauvageonne.
Les ego auront-ils définivement eu raison des rêves et des idéaux de Mère, l’inspiratrice d’Auroville ?
Pourtant, ici pas plus qu’ailleurs je ne baisserai les bras pour me porter en défenseuse de la Nature chaque fois que je serai témoin de nuisances à son encontre.
Et croyez-moi, je ne m’en rendrai pas malade, bien au contraire, car j’aurai été heureuse d’avoir pu défendre la cause des sans voix qui la peuplent, quoiqu’on insinue en brandissant des répercussions sur ma santé !
Bien à vous,
Isabelle