« Déménager dans la douceur »
07/04/2023 Bonjour à toutes et à tous,
Qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire, déménager dans la douceur ?
En fait je n’ai jamais su…
Je ne m’en rends compte que maintenant.
Maintenant que, comme toutes les autres fois avant ; je le constate, me reviennent en mémoire les souvenirs d’avant.
Ainsi, en ce moment, je passe au crible les moments vécus dans la région d’Occitanie.
Quand je suis arrivée en Occitanie, j’ai refait le film des années passées dans les Pierres dorées.
Quand je me suis installée au pays des Pierres Dorées, c’est tout mon passé en Bourgogne qui a refait surface.
Ainsi je crois qu’il faut du temps au temps, et aux souvenirs du temps pour s’estomper d’eux-même.
Même les plus enfouis, d’ailleurs surtout eux, les plus anciens, vont réapparaître à la surface et crever comme de grosses bulles avant de disparaître à tout jamais.
C’est un petit peu comme si on brassait la vase du fond.
C’est glauque, et ça sent mauvais de brasser tout cela.
Mais finalement, c’est nécessaire pour libérer des mémoires.
Tu déménageras dans la douleur.
Être dans la douleur de laisser tout, sans trace et sans témoin.
Être la seule témoin de ce qui n’existe déjà plus.
J’ai eu ce flash soudain de mon cerisier dans le jardin d’avant, et suis allée vérifier la mauvaise intuition sur Google Maps.
De cerisier il n’y a plus trace, ni du pêcher, ni de l’olivier…
Un de mes kids l’avait constaté de ses propres yeux, passant un jour par hasard dans notre ancien quartier.
Ils l’avaient partagé entre eux ; je l’ai appris après, mais m’avaient épargné ce chagrin.
Le temps passe, passe, passe, et emporte tous les souvenirs dans son tourbillon.
J’étais une enfant brisée en profondeur par les déménagements.
J’étais… je suis.
J’étais, j’étais… je suis.
J’étais, j’étais, j’étais… je suis.
J’étais, j’étais, j’étais, j’étais… je suis.
J’étais, j’étais, j’étais, j’étais, j’étais… je suis.
Je suis sur le bon chemin.
Bien à vous,
Isabelle