Petite chronique « De bien étranges stewards…

« De bien étranges stewards »

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28/06/2024 Bonjour à toutes et à tous,

De bien étranges stewards - Crédit photo izart.fr
De bien étranges stewards – Crédit photo izart.fr

A plusieurs reprises, j’ai entendu des récits de personnes qui, en qualité de house-sitters, se heurtaient à des pratiques de bien étranges stewards.

Le mot steward, à Auroville, désigne une personne qui a acquis un logement mais n’en sera jamais propriétaire, puisque, selon les règles, tout le patrimoine immobilier appartient à la Fondation.

Il arrive fréquemment donc que le steward s’absente du pays pour diverses raisons, travail, études, famille, administration…

La condition pour garder son statut de résident·e d’Auroville, est de ne pas dépasser 3 mois d’absence de la ville durant l’année, sauf accord, et de faire enregistrer ses départs et arrivées.

Dans les règles de la communauté, les logements vacants sont censés être mis à disposition de house-sitters avec contrats à l’appui, notifiant les dates et conditions d’occupation.

Le problème qu’on rencontre de façon récurrente, et non des moindres, arrive lorsque la ou le steward ne revient pas occuper sa maison comme initialement prévu.

Cela peut faire un an, trois ans, cinq ans… que le steward a quitté Auroville, tout en se réservant la possibilité de revenir, ce qui est intempestivement rappelé au house-sitter par ledit steward.

Il doit y avoir une pathologie commune à tout ces stewards pour importuner constamment les personnes qui occupent leurs logements en leur absence.

En effet, à certains house-sitters, il est annoncé un retour imminent deux, trois, voire quatre fois par an, et cela plusieurs années de suite, comme décrit plus haut…

A tel point que les house-sitters en question ont fini par ne plus répondre aux appels intempestifs de ces derniers.

En effet, au début, le house-sitter, pris de panique, s’imagine déjà boucler ses valises et chercher illico un autre hébergement disponible, ce qui est une affaire très compliquée.

Mais au bout d’un certain temps de pratique dudit scénario de retour imminent, les house-sitters aguerris finissent par ne même plus décrocher le téléphone

A juste titre, puisqu’à l’appel ne succède même pas un message écrit qui pourrait annoncer une date de retour ou un problème quelconque à traiter.

Il est très surprenant de constater que nombre de house-sitters qui ont vécu la même situation décrivent aussi les mêmes anecdotes.

Placards pleins des vêtements, chaussures et accessoires, livres, CD et autres objets du steward, idem dans les cuisines, salles de bain où rien n’a été rangé en prévision d’un départ sans retour.

Le lâcher prise n’est pas une évidence pour tout le monde, mais parfois il œuvre à la place des personnes qui n’a été en capacité de le faire.

Mais même à distance et après des années, le bien matériel, la possession, continuent de hanter comme une obsession celles et ceux qui n’auront pas été en capacité de s’en libérer.

La vie est rude à Auroville et au-delà pour qui n’a pas intégré ce que le détachement implique.

Bien à vous,

Isabelle

Isabelle alias Mam's
https://izart.fr
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