« Dans ma peau de migrante »
27/04/2025 Bonjour à toutes et à tous,

Qu’est-ce que je ferais, moi, dans ma peau de migrante, si je venais à recevoir un OQTF, comme ça un jour, de façon arbitraire ?
Imaginez 30 secondes que je vive en France, que je travaille en France, que je paie mes impôts en France, et que tout d’un coup je reçoive un Ordre de Quitter le Territoire Français.
Pourquoi je reçois ça moi, c’est bien la première chose que je me dirais, car je n’ai rien à me reprocher ni sur le plan judiciaire, ni sur le plan politique.
Ben en fait tu n’as pas plus de questions à te poser que ça, tu es juste informé·e qu’on ne te renouvelle pas ton visa.
Visa qui, en l’occurrence était renouvelé depuis des années, des décennies même.
Durant toutes ces années, tu as fondé tout naturellement une famille, trouvé un logement, noué des relations dans ton quartier, dans ton travail.
Et puis, voilà, ça tombe comme ça d’un coup, tu es prié·e de quitter le territoire français.
Pas de quartier, il a dit le ministre, il faut ratisser large et expulser encore plus large.
Alors ça se passe comme ça en France, pour expulser les migrant·e·s sans autre forme de procès ni de justificatifs, on le droit, on a même le devoir de le faire, extrême droite décomplexée toute !
Ce qu’il se passe en France pourrait être aisément transposé à un autre pays, en Inde par exemple.
Parce que le premier ministre de ce pays-là, grand ami du président français, s’en inspire beaucoup, impatient de rejoindre le club très privé de l’excellence politique.
Alors, tous les détenteurs et détentrices d’un passeport non indien, même avec un visa spécial, peuvent être remercié·e·s de leur présence du jour au lendemain sur simple décision administrative.
On peut se retrouver avec une notification de quitter le territoire indien sans autre forme de procès, ni plus ni moins comme de simples migrant·e·s que nous sommes ici, finalement.
Et oui, n’importe où sur terre, c’est vivre un sentiment de profonde injustice de se heurter à la condition non enviable de migrant·e·s frappé·e·s soudain d’expulsion.
Sous huitaine ou sous quinzaine, qu’importent la langue et le pays, fais ta valise et rentre chez toi, c’est reçu avec la même violence.
Bien à vous,
Isabelle