« Conversation franglaise »
04/01/2025 Bonjour à toutes et à tous,
Nous avons fait connaissance autour d’un repas, en démarrant les présentations en anglais, puis tout a basculé en conversation franglaise.
J’avais bien entendu qu’en donnant sa commande, tout n’était pas clair dans son expression verbale.
Alors, au bout d’un moment, je lui ai demandé si elle parlait français, bien que son accent anglais trahissât un autre héritage.
Elle rentrait en effet d’une expérience de trois années à Dubaï, où elle avait rejoint une amie qui y résidait.
A Dubaï la règle est simple, si tu trouves un emploi, un visa t’est immédiat délivré.
C’est pour cela qu’il y a une très forte immigration à Dubaï, au point qu’on ne distingue pas réellement qui sont les locaux, si ce n’est grace à leur tenue vestimentaire.
Paraît-il qu’animés par un très fort esprit de communautarisme, ils vivent tous regroupés dans un même quartier.
La plus forte population de Dubaï, ce sont en effet les immigrés, puisqu’ils représentent plus de 75% de la population.
Curieusement, la grande majorité des habitants étrangers est originaire d’Inde, suivie par le Pakistan, le Bangladesh…
On les retrouve dans toutes les strates d’emplois subalternes, employé·e·s de maison, chauffeurs, livreurs et aussi majoritairement sur les chantiers de cette ville en perpétuelle expension.
Les personnes d’origine étrangère, autres que celles occupées dans le bâtiment ou les emplois de gens de maison, trouvent relativement facilement du travail.
En effet, exotisme oblige, la jeune population de migrant·e·s avec bagage scolaire trouve du travail fréquemment dans la restauration.
Hote ou hôtesse d’accueil dans un établissement select, c’est gage d’emploi avec à la clef un salaire décent pour vivre, et partager une colocation, par exemple.
Mais le revers de la médaille, à Dubaï, c’est que tout est basé sur l’apparence, à l’exemple des influenceurs et influenceuses qui y pullulent désormais.
En effet, nombre des ces personnes annoncent prendre un tournant dans leur vie et se lancent dans la création de leur nouvelle activité, plus ou moins réussie là-bas.
Donner l’impression de vivre dans le luxe à outrance redore le blazon de certain·e·s, en apparence, mais cela ne dure qu’un temps, et cette cour des miracles est de courte durée.
Car en effet, il faut travailler dur là-bas juste pour maintenir un niveau de vie décent, sans doute alimenté au début par un petit capital de départ qui s’épuise très rapidement.
Alors effectivement, on se proclame conseil en ceci ou en cela, pour ramener de la finance, consultant·e en autre chose, mais le mirage s’évapore très vite.
Cette jeune femme me dit qu’au bout de trois années passées là-bas, elle avait tourné la page et quittait définitivement Dubaï.
Trop de tape à l’oeil et zéro authenticité, les relations entre personnes sont complètement faussées par la compétition, rude entre toutes et celles et ceux qui voudraient émerger.
Après avoir vecu dans d’autres pays, il est certain que Dubaï ne figurera pas au palmarès de ses meilleures expériences.
Bien à vous,
Isabelle