« Comment lutter contre la somnolence programmée »
04/06/2019 Bonjour à toutes et à tous,
Comment lutter contre la somnolence programmée en début d’après-midi après une heure de transports en commun ?
Mais j’avais promis que j’irai leur faire un dernier adieu, alors… je me suis calée au soleil, à l’entrée de la gare pour ne pas sombrer.
Et là, j’ai tout d’abord vu passer une dame avec une robe au tissu africain imprimé de dollars.
Ensuite, un monsieur asiatique tout ce qu’il y a de plus sérieux traînait une valise cabine entièrement couverte de pingouins.
Des gens, surpris par ce grand soleil se baladaient encore en survêtement et d’autres déjà en bain de soleil.
Un jeune est venu demander quelques petites pièces de monnaie à mes voisines, je me suis demandée pourquoi pas des billets ?
Un petit gars blond bien droit bien sérieux qui marchait d’un bon pas avait tout l’air d’un militaire.
Deux grosses filles sont alors montées sur une seule trottinette, même pas peur ?
J’ai aussi entendu des bisous s’échanger dans mon dos.
Puis sont passés des chats en cage, des bébés en poussette, des vélos en roue libre et des faux jogger.
Des chiens attachés en terrasse attendaient patiemment au pied de vrais rouilleurs.
J’ai vu repasser la même robe à fleurs que celle aperçue dans le métro, mais seule.
Une odeur de sent-bon s’est soudain agréablement mélangé à l’air chaud.
Puis une sonnette de vélo et des roulettes de valise ont croisé des pas qui couraient couverts par un appel micro.
Un bébé, installé à l’ombre, poussait de grands cris désespérés.
Des chemises rayées bien repassées dépassaient à la hâte des tee shirt barrés USA.
Quelques selfies asiatiques s’attardaient devant la gare avant d’embarquer.
Une grand-mère à la traîne soufflait faiblement je suis… je suis…
La tour qui ressemble à un crayon avec sa mine pointait dans le ciel sous le regard admiratif d’une jeune fille.
Oui… Oui… Mais j’y suis aussi… cherchait son interlocuteur.
Des vapoteurs qui n’avaient rien de vénitiens évitèrent de justesse des trottinettes lâchement abandonnées.
Un jeune homme Sur son 31 Toulouse croisa sans broncher une jeune femme LIBÉRÉ sans E.
J’ai ensuite siroté sans plaisir un instantané Relais absolument imbuvable mais vraiment pas cher.
Une longue robe de soirée verte avec fort accent anglais doubla un petit garçon qui se croyait au Maroc.
Des écorces de liège qui dépassaient d’un carton stoppèrent net devant un monocycle roulant très vite.
Un gros ventre qui avait du mal à se traîner se fit tacler par une élégante dame avec un sac jaune très chic.
Un chapeau mexicain même pas basané traversa une haie de mégots jetés avec rage.
Un coca après la cigarette, rien de tel pour votre santé.
Les shorts qui étaient aussi de sortie m’ont rappelé la vidéo de l’INA !
Dans la salle cocooning écrasante de chaleur je les ai enfin retrouvés pour les abandonner au pied de l’escalateur.
Interdit de les accompagner sur le quai 🙁
Paraît que ça s’appelle Plan Vigipirate niveau sécurité renforcée – risque d’attentat.
On vit une époque formidable écrivait déjà Reiser en 1976…
Bien à vous,
Isabelle