« Comment la voiture a tué le chapeau »
11/09/2018 Bonjour à toutes et à tous,
Nous sommes en 1830 et Espéraza va connaître un formidable essor.
Le village audois se hisse alors au deuxième rang mondial du chapeau de feutre de laine, après l’Italie.
Aucun femme, aucun homme ne sortirait sans couvre-chef à cette époque.
Pour se protéger du soleil comme de la pluie, du froid, du vent.
Dans les campagnes, se couvrir le crâne quand on est occupé aux champs, au jardin, à garder les bêtes ou à parcourir les chemins à pied part du bon sens.
Savez-vous comment la voiture a tué le chapeau, ici comme ailleurs ?
Il y a trois explications plausibles qui se croisent finalement.
La première est que pour entrer dans une voiture coiffé d’un chapeau, c’est très acrobatique.
En effet, il faut suffisamment baisser la tête pour ne pas faire chuter son couvre-chef.
La deuxième, c’est que le transport automobile se démocratisant, plus besoin de se protéger la tête des intempéries…
Et la troisième, c’est que le port du chapeau est… passé de mode 🙁
Mais de la même manière que la télé a tué le lien social, l’entrée d’une certaine modernité dans le monde rural n’a pas apporté que du bon.
Un des chanteurs de Barlounguère, Polyphonies pyrénéennes, apportait un avis éclairé en la matière.
Gardien des traditions, en préambule du concert donné en l’église d’Espéraza, il conseillait de jeter la tranche de jambon contenue dans l’emballage plastique.
Et de faire plutôt sécher le plastique à l’ancienne, pendu dans le grenier, avant de le consommer…
En défenseur des bonnes traditions pyrénéennes, il revendiquait bien sûr le vrai jambon, celui entier mis à affiner pendant des mois.
Et issu de Porc noir gascon bio si je peux me permettre 🙂
Bien à vous,
Isabelle