« C’était l’été et les cigales chantaient »
05/07/2017 Bonjour à toutes et à tous,
C’était l’été et les cigales chantaient tout au long de l’autoroute tandis que je remontais du Sud.
Les champs de lavande étaient bleus de fleurs, et j’ai pensé que tu aurais aussi aimé ce joli décor.
A quoi penser quand on part enterrer son père durant les 6:00 de route qui semblent ne jamais en finir ?
J’étais fatiguée, il faisait très lourd de bon matin, et les circonstances de mon départ précipité finissaient d’assombrir le tableau.
Mais la nature était en fête, et je me raccrochais à cette image pour refaire avec toi des bouts de chemins.
Par quatre fois je me suis arrêtée sur les aires d’autoroute, alors qu’une seule suffit d’ordinaire.
Vidée.
La veille, j’avais quitté après les avoir ramenées chez elles, mes deux vieilles dames du yoga qui elles aussi voulaient rentrer tôt.
J’avais voulu maintenir ma présence au restaurant pour la soirée de fin d’année.
Et je n’ai rien dit à notre tablée de la triste nouvelle du matin qui m’habitait le coeur.
Oui, la vie continue, n’en retenons que le positif et célébrons la.
Mon papa, je suis triste de ne plus rire avec toi.
Tu es parti avec ton secret sans avoir compris.
Le mien m’habite toujours sans comprendre.
Moi aussi j’aurais aimé qu’il en fût autrement.
Je me suis souvent demandé si la mort emportait aussi nos blessures ?
Peuvent-elles un jour se refermer à jamais ?
La page est tournée, adieu mère, adieu père.
La dernière page de l’histoire familiale.
Le peu qui nous liait entre soeurs et frères n’aura plus lieu d’être, n’en parlons plus.
Les champs de lavande étaient bleus de fleurs et les cigales chantaient, c’était l’été.
Bien à vous,
Isabelle