« C’est parti pour un an »
01/07/2021 Bonjour à toutes et à tous,
Et ben ça y est, le tour est joué, la boucle est bouclée, c’est parti pour un an !
Avec un bonus à la clef, que demander de plus ?
Me voilà Newcomer pour un an et sans pénalité malgré le retard imposé par le contexte COVID et la lourdeur administrative, Auroville, hélas, n’y échappe pas.
Donc, depuis le 17 Avril je suis officiellement enregistrée dans le process de Newcomer.
Et à l’issue de cette année probatoire, je serai proposée puis annoncée à la communauté comme aurovilienne.
Bon, j’ai gardé ça sous silence, mais ma dernière étape a été à la hauteur de mes convictions, du moins c’est comme cela que je l’ai perçu.
Merci, qui je pense, de m’avoir aidée à relever le défi, quand, dépitée et sans issue je me voyais dans l’obligation de suivre le choix imposé.
Entre accepter la contrainte et affronter l’inconnu, j’ai tranché, à deux doigts d’abdiquer, lorsqu’une voix, là-haut, a grondé très fort Ah non !
Ok j’avais déjà reçu un premier message de bâtons dans les roues, j’étais prévenue mais quand faut y aller, faut y aller.
Quitte à prendre la tangente pour parvenir à mes fins.
J’ai payé… et ça a bien payé.
Mais je me suis faite entendre et ai obtenu gain de cause.
Mes courriers, dans un premier temps, expliquant ma démarche de ne pas me soumettre au check-up de santé complet étaient restés sans réponse.
Tout au plus, m’avait-on adressé par retour de mail les 16 pages des conditions à réunir pour obtenir la validation de mon dossier par le groupe santé.
Mais je ne voyais vraiment pas en quoi cela pouvait être utile à la communauté d’avoir dans ses dossiers mes bilans sanguin, urinaire et copro complets.
Ni en quoi cela allait attester de ma capacité à rejoindre Auroville, une fois l’échographie pelvienne et la radio pulmonaire réalisées à mes frais dans un labo de Pondy.
Oui, je sais, Madame, c’est pareil pour tout le monde.
Ben justement, c’est ça que je n’accepte pas, le même régime pour tout le monde, surtout pas à Auroville, comme je vous ai répondu.
Bon d’accord, j’ai un peu perdu patience à force d’écouter votre long monologue qui se voulait moralisateur.
Au diable la morale après tout, je n’étais pas venue pour ça !
Et comme mes écrits n’avaient pas convaincu le groupe jugeant de la recevabilité de ma requête, alors j’ai employé les grands moyens.
Et d’une, en me tournant vers une assurance privée qui ne me demandait aucun bilan de santé.
Et de deux, en vous demandant, de vive voix, de bien vouloir m’écouter, à votre tour.
A mon avis, induire une prise de responsabilité, c’est offrir au plus grand nombre une forme d’éducation incluante et non pas excluante pour se construire en tant que personne.
C’est aussi accepter que l’autre prenne le risque de ne pas se décider, de ne pas choisir, de ne pas se conformer.
En pleine conscience et après avoir reçu toutes les informations, j’ai fait un choix et je vous ai demandé de le respecter.
Même s’il n’entre dans aucune des cases à cocher.
Pour mon bien et celui de la communauté.
Quand j’ai vu un petit sourire d’étonnement et d’acquiescement se dessiner sur le visage du docteur, j’ai su que j’avais gagné.
Mille merci du fond du coeur à celle qui, une fois de plus m’a inspiré les bons mots.
Mon départ gratifié d’un welcome and good luck, se doubla d’un grand soulagement, après deux mois sans horizon, noyée dans un épais brouillard…
Je validais mon process sans peur de ce qui allait me tomber sur la tête, bref, sans peur.
Bien à vous,
Isabelle