Petite chronique « Ça se mange ça ?…

« Ça se mange ça ? »

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25/09/2024 Bonjour à toutes et à tous,

Ça se mange ça ? - Crédit photo izart.fr
Ça se mange ça ? – Crédit photo izart.fr

Ça se mange ça ? demande t-elle en prenant son scooter garé non loin de nous, sur le parking de l’épicerie.

Mon collègue se retourne et dans ses yeux qui croisent les miens, se lit clairement l’exaspération.

Nous venons de récolter deux régimes de bananes de notre jardin, et comme de coutume, nous tronçonnons la tige en plusieurs morceaux dégarnis de leur enveloppe fibreuse.

Le coeur de bananier ou banana stem est un précieux allié des reins, et c’est sous la forme de jus cru qu’il se consomme pour en tirer le meilleur bénéfice.

Il se consomme de nombreuses autres façons aussi, après cuisson, dans des galettes ou des dals.

Le problème, c’est que ça fait deux fois ce matin-là que des gens viennent nous demander à quoi peut bien servir ce curieux cylindre d’un blanc immaculé.

Nous en parlions tous deux juste avant, choqués que ces personnes, vivant là depuis au moins 20 ans, ne se soient jamais posé la question ou n’y aient jamais goûté…

Et de lui demander, à lui le local, comment ça se cuisinait et si d’autres parties du bananier pouvaient aussi se manger.

Quand il évoqua la fleur de bananier, une autre personne lui répondit qu’effectivement, elle avait déjà entendu dire qu’elle se cuisinait, mais visiblement n’y avait jamais goûté.

Quand je pense qu’en France on reproche aux immigrés de ne pas s’intégrer, d’être communautaires, de ne pas partager la vie, la culture ou la cuisine du pays qui les accueille.

Ici, je vois se remplir des paniers de carottes, chou, céleri, poivrons, pommes de terre ou autres poireaux pour faire la soupe, bien sûr.

Je vous ai déjà raconté mon effarement en voyant à quelle vitesse s’écoulaient les stocks de mottes de beurre Président de 500 g, s’il vous plaît.

Comment définir le comportement de ces gens qui se ruent exclusivement sur ce qu’ils ont toujours consommé dans leurs pays d’origine, sans s’ouvrir à ce qui est local ?

Quant à la provenance et la culture de ces végétaux, ni de saison ni locaux, elles sont complètement incontrôlées, acheminées après des milliers de kilomètres en camion, arrosées de pesticides.

On est supposé mettre de la conscience dans ce que l’on fait, puisque c’est l’objectif même d’Auroville, cela va de l’assiette à l’environnement, dans nos actes du quotidien.

Il reste un fossé à combler entre le rêve et la réalité

Bien à vous,

Isabelle

Isabelle alias Mam's
https://izart.fr
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