« Ça éclaire mieux la nuit »
15/06/2023 Bonjour à toutes et à tous,
Ça éclaire mieux la nuit comme ça, qu’elle me lance, alors que je la salue au passage.
En rentrant de la buanderie, ma lessive sous le bras, je croise la voisine, affairée dans les buissons, sécateur en main.
Ah d’accord… mais moi la nuit je ne vois rien… que voulez-vous que je lui réponde ?
Le truc c’est qu’elle n’entend pas ce que je lui dis, elle fait une fixation sur la nécessité de dégager la borne d’éclairage nocturne.
Vous savez, je dors la nuit, alors ça m’est égal s’il fait tout noir, je retente…
Ben non, elle continue dans sa lancée et me vante même les points d’eau qu’ils ont installé à une époque dans la communauté, en même temps que la borne d’éclairage.
Voilà, c’est ça le progrès.
Surtout quand on sait qu’à Auroville y’a plus âme qui vive sur les chemins, on n’a pas de rues ; et encore moins maintenant qu’avant, au-delà de 21:00.
Ben oui, à cette heure, la plupart des restaurants sont fermés et il n’y a généralement plus aucune répétition ou entraînement ni cours.
La seule attraction peut être un film ou un concert de temps en temps, mais à dégotter à l’intuition pour qui ne connait pas Auroville.
C’est l’authentique mésaventure qu’expliquait un couple, désireux d’assister au concert donné par Prahladji au Languages Laboratory, et arrivé presque en fin de spectacle.
La nuit, à Auroville, c’est sans lampadaires, bien évidemment, à part sur quelques rares spots, pas de signalétique sur les routes une fois quitté l’axe principal, et des vaches qui campent de ci de là.
A cela ajoutez des chemins pleins de poussière, de trous et de cailloux, plus des travaux en cours qui n’en finissent plus sur ce qui était l’unique voie carrossable.
Ceci dit, j’ai beaucoup apprécié ce concert, et malgré la contrainte de rejoindre en vélo le Languages Lab de nuit, je me suis aventurée pour écouter l’artiste réputé, dans cet espace particulièrement accueillant.
Des personnes spécialement venues de Pondy n’avaient d’ailleurs pas hésité à braver toutes ces contraintes pour voir à nouveau le spectacle auquel elles avaient déjà assisté la veille.
Ce que j’en ai retenu, en écoutant chanter Prahladji, et mon voisin était d’accord, c’est qu’on aurait pu tout aussi bien croire assister à un concert de flamenco ou de musique klezmer, voire de chants kabyles.
Comme quoi, en musique aussi, c’est vraiment génial le mélange des genres !
Bien à vous,
Isabelle