Petite chronique « Bonjour la travailleuse…

« Bonjour la travailleuse »

Vous avez aimé :

13/06/2024 Bonjour à toutes et à tous,

Bonjour la travailleuse - Crédit photo izart.fr
Bonjour la travailleuse – Crédit photo izart.fr

Bonjour la travailleuse ! qu’elle m’a lancé en arrivant sur le parking, à fond sur son scooter, m’offrant son plus large sourire.

Moi, le tuyau d’arrosage en main, je m’appliquais à satisfaire méticuleusement tout ce petit monde vert qui menaçait de griller sous l’ardent soleil d’été.

Soudain la paix intérieure m’a quittée, pfttt… et j’ai vu rouge, rouge sombre, avec comme des envies de meurtre.

Bon, je me suis vite calmée, tout simplement parce que nous côtoyons ce genre d’individu au quotidien à Auroville.

La répartie pourtant me brûlait la langue, et j’aurais par exemple pu lui demander quand est-ce qu’elle comptait s’y mettre, elle ?

Ou j’aurais aussi pu rétorquer qu’il fallait bien des gens qui bossent pendant que d’autres… profitent.

Bref, on s’habitue aussi aux cassoc puisqu’il font partie intégrante du paysage, ici comme ailleurs.

Au début, c’est vrai, j’ai eu l’ombre d’un instant l’illusion que toute personne rejoignant Auroville était en phase avec un certain idéal.

Force est de constater que certaines personnes en sont encore à paramètrer leur GPS alors que d’autres ont atteint leur vitesse de croisière depuis un certain temps.

Le plus simple c’est donc de ne pas faire cas de ce genre de réflexion et de plutôt plaindre la personne qui a parlé sans y mettre une once de conscience.

Parler pour parler, alimenter le gossip, on n’a pas vraiment besoin de faire 8000 km pour reproduire ce schéma qui existe de partout ailleurs, à votre porte de plus.

Il faut croire que la même stupidité en avait frappé plus d’un ce matin, car à peine avais-je changé de périmètre d’arrosage qu’un homme vint à mon encontre.

Ce dernier me conseillait très sérieusement d’aller visiter le jardin de fleurs près de Solar Kitchen, dit-il.

J’ai renoncé d’accoler le nom de Mère comme préconisé par l’équipe initiatrice de ce prétentieux et coûteux chantier qui de n’égal que l’ego des personnes porteuses du projet.

Pour y être été allée quelques fois dans un but autre que pour en admirer la teneur, je puis affirmer que c’est un gâchis sans nom d’argent communautaire, d’eau potable et de ressources.

J’ai calmement répondu à ce monsieur que c’était un autre style, et qu’ici la volonté était de faire pousser des végétaux comestibles pour le bénéfice de la communauté.

Sur ces bonnes paroles, le monsieur est parti, mais en repassant ; après avoir peut-être réfléchi, la question demeure ; il est revenu à moi.

Il s’est cru obligé de rajouter que mon jardin aussi était joli.

Mais là, pour le coup, je crois qu’il s’est s’enfoncé lamentablement.

Si tu n’as rien à dire, ferme-la, j’adore ce slogan que j’ai piqué à la langue anglaise.

Tiens, je devrais faire imprimer ça sur mes tabliers de jardin.

Bien à vous,

Isabelle

Isabelle alias Mam's
https://izart.fr
« Petites chroniques » sont produites sous Licence Creative Commons : Oeuvres protégées, leur reproduction, copie, modification sont soumises à autorisation de l'auteure.

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.