« Après une nuit délirante »
13/08/2020 Bonjour à toutes et à tous,
Elle insistait pour que l’on reprenne des fraises, des rouges, des blanches en grappes et même des bleues découpées en morceaux qui baignaient dans un sirop de sucre.
Et quand nous avions fini les fraises, elle nous servait encore plein d’autres spécialités locales totalement inconnues à nos yeux et à nos papilles.
En face de notre table, dressée en pleine rue, elle venait d’ouvrir les portes de son musée fantaisiste.
Ah, elle avait donc encore cela à son arc !
Nous n’en revenions pas, de surprises en surprises…
J’ouvris enfin les yeux après une nuit délirante, et sans doute une après-midi identique.
La seule certitude c’est que le thermomètre frontal affichait 39° à la dernière prise de température !
Je ne saurai jamais vraiment bien ce qu’il m’arrive dans ces moments-là, mais je me souviens bien de l’immense faiblesse dans laquelle cela me plonge.
Et que de vomir uniquement de la bile mais jusqu’à s’en décrocher les boyaux c’est très inconfortable et épuisant.
Donc si mon corps refuse même une simple boisson, inutile de le fatiguer plus.
Ce sera sans nourriture solide et sans boisson pendant 36 heures, le temps que l’organisme focalise son energie ailleurs pour enrayer la machine infernale.
J’ai pourtant trouvé la force de faire mes adieux à J. qui retourne aux U.S.A., incontestable collaborateur à la déchetterie en ces temps de lockdown.
Oui, il en est passé du monde ici, il en est resté même, heureusement.
Car nous pilotons toujours en aveugle, sans savoir quand nous allons repartir et combien de temps nous allons pouvoir encore rester ici.
Américain, australien, française… chacun·e reprend l’avion au gré des urgences et des circonstances.
Ou pas, comme un petit nombre d’entre nous qui y avons trouvé l’opportunité d’avancer dans le process d’intégration à Auroville.
L’avenir nous le dira, mais il est certain que l’épisode du coronavirus aura bouleversé nos projets et nos vies.
Tandis que je dépoussière la valise de J. placée ici en consigne depuis mars, je me dis que peut-être il va revenir la chercher avant que je n’aie pu faire le déplacement !
Ceci dit, nous arrivons à mi-Août, rien de neuf sous le soleil… au moins jusqu’à la fin du mois, ici dans le Tamil Nadu.
Bien à vous,
Isabelle
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