« Amatrice d’urbex à 13 ans »
06/11/2019 Bonjour à toutes et à tous,
Je m’en suis rendue compte bien plus tard, vachement plus tard… des décennies plus tard même !
C’est parce qu’un de mes kids a développé une véritable passion pour cette activité que soudain cela m’a rappelé la mienne…
J’étais déjà amatrice d’urbex à 13 ans, alors que le mot n’existait même pas !
Enfin si, mais c’était dans les bouquins que je dévorais comme Le clan des 7, Fantômette ou Le club des 5 😉
Ben voilà, j’étais donc une fille aventurière doublée d’une Action Woman, et sur mon vélo, déjà, j’en explorais des trucs !
En fait, aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours poussé les portes des maisons abandonnées ou supposées l’être.
Je ne devais pas avoir plus de 7 ou 8 ans quand j’allais visiter, et à plusieurs reprises, mon premier château.
La poussière dansait à la lumière du soleil dans les grandes pièces grisâtres aux planchers défoncés… et j’adorais ça !
Bien calée sur les bancs, je passais des après-midi entières à bouquiner et me souviens même y avoir grignoté mon goûter 😉
Juste à côté, dans ce hameau quasi abandonné, il y avait aussi une petite chapelle désaffectée.
Puis après la chapelle, je suis entrée dans le presbytère où étaient encore entassés des meubles et quelques vanneries anciennes.
Bref, avec premières explorations je vivais mes premiers frissons en vrai, et cela n’avait pas de prix 🙂
J’ai comme ça des flashs de rebords de fenêtres aux carreaux dépolis, où le soleil ne passe même plus, remplis de fers et de clous rouillés.
De balles de ficelle pendues aux poutres, d’enclumes ensevelies sous les ans, de trous béants dans les plafonds.
Je devais être âgée d’environ 13 ans quand cependant mon esprit d’aventure a failli mal tourner.
Parce qu’à cette époque et ailleurs, j’avais enfin trouvé 4 copines toutes aussi baroudeuses que moi !
Un jour, nous sommes allées faire du repérage, et oui on procédait déjà comme ça, dans un château abandonné.
Encore un, allez-vous me dire, sauf que dans celui-là, traînait étrangement un duvet et quelques vêtements sur le sol…
Nous allions donc percer le mystère et mener l’enquête, bien sûr !
Le plan d’action élaboré, à la nuit tombée, toujours sur nos vélos, nous sommes donc remontées au château !
On n’avait pas besoin d’inventer Halloween à l’époque pour se procurer des sensations fortes 🙁
Sauf que… plusieurs voitures étaient déjà sur le lieu et des hommes causaient tout autour.
Nous étions pourtant très discrètes en nous avançant sans mot dire, le plus près possible d’eux…
Mais horreur, l’un d’entre eux nous aperçut et sauta dans sa voiture, tandis que nous détalions, enfourchant nos vélos à toute vitesse !
Par chance, sans même avoir eu le temps de nous concerter, nous sommes toutes cinq parties dans des directions différentes.
L’histoire s’est arrêtée là, et ça m’a calmée à tout jamais de fréquenter les châteaux abandonnés…
Plus tard, j’ai malgré tout continué d’arpenter d’autres lieux, comme des immeubles en construction 🙂
Rien de plus palpitant que d’aller fouiner sur des chantiers entre les sacs de ciment et les ferrailles fichées dans le béton 😉
Ou monter les escaliers sans rampes, se perdre dans la jungle des câblages électriques ou remuer les pinceaux, vous avez déjà essayé ?
Bref (bis) cette fois-là, notre fratrie formait une bonne équipe avec des copains nouvellement rencontrés dans le quartier.
Et oui, avec l’âge, mes copines s’étaient assagies et avaient, hélas, perdu leur âme d’aventurière.
Explorant donc les étages équipés de nos talkies-walkies, c’est sur ces derniers que nous reçûmes bientôt d’étranges menaces…
Paraît-il que nous perturbions les ondes…
Ha ha ha ! Quelles ondes ?… fut notre réponse, formulée de choeur avec audace, j’avoue…
Mais alors que nous étions enfin en plein polar, les parents de nos nouveaux copains ne rigolèrent point, eux.
Ils venaient d’emménager dans les premiers appartements flambant neufs de l’immeuble d’en face, affecté… à la nouvelle gendarmerie.
Bien à vous,
Isabelle