« Adieu renards, hérissons et putois – 2 »
06/01/2018 Bonjour à toutes et à tous,
Adieu renards, hérissons et putois – 2, après le hérisson, voilà le second volet consacré au putois.
Cette jolie petite bête, le putois d’Europe, qui répond au nom latin de Mustela putorius – mesdames, ça vous rappellera sans doute quelque chose ce doux nom – a été l’objet d’une demande d’inscription sur la liste des mammifères protégés, il y a un an, de la part de la SFEDM.
Classé nuisible, pardon, le terme politiquement correct est « susceptible d’occasionner des dégâts », cela n’est nullement justifié par l’activité de l’animal sur l’environnement.
Au contraire, sa zone d’habitation de plus en plus restreinte, la destruction volontaire ou involontaire dont il est victime, la raréfaction de ses ressources alimentaires mettent réellement en péril ce petit mammifère, au même titre que tous les petits carnassiers auxquels il fait partie.
Ainsi, la régression des populations de putois est aussi liée aux maladies, comme la myxomatose qui a décimé les lapins, une des composantes de leur nourriture, avec les petits rongeurs et les batraciens.
Pour l’anecdote, le furet n’est autre qu’une forme de putois domestiqué que l’on utilisait pour la chasse aux lapins de garenne.
Pourtant protégé dans plusieurs pays de l’Europe de l’Ouest, le putois continue cependant d’être détruit chez nous légalement.
Son chassage est autorisé par tir dans presque tous les départements, de même que son piégeage au niveau national, classés causes premières de sa disparition.
La dégradation et la disparition des habitats du putois, c’est à dire des zones humides, est aussi facteur de déclin des populations de putois, de même que la disparition des haies, et des boisement le long des cours d’eau.
Comme pour le hérisson, le putois est aussi victime de la route et des voitures, du fait de la densification du réseau routier et de l’urbanisation.
En fait, on a remarqué que le garenne, pour ces mêmes raisons, en est réduit à vivre dans les rares zones enherbées qui longent encore les routes dans les zones urbaines, et de ce fait sont fréquemment victimes des voitures au même titre que les putois qui les chassent à ces endroits.
Enfin, le vison d’Amérique et le raton laveur, deux espèces exotiques importées d’Amérique du Nord pour leur fourrure et introduites par des espèces échappées de captivité, représentent également une menace réelle pour les populations indigènes de putois, pillant leurs ressources alimentaires.
Quant aux piégeages visant les ragondin, rats musqués, visons d’Amérique, et autres ratons-laveurs, ils signent aussi l’arrêt de mort des putois.
Tout simplement parce que nombre de piégeurs ne fait pas la distinction entre toutes les espèces, et que tous les animaux morts à cette occasion ne sont pas systématiquement recensés.
Au nombre des facteurs ayant engendré la disparition des putois, la pollution dont l’emploi des pesticides dans les cultures fait des ravages, tout autant que l’usage de rodenticides, employés pour tuer les rongeurs.
Alors, longue vie au putois, mais pour combien de temps encore, parce que le taux de mortalité est de 68% chez les individus de première année, selon une étude au Danemark.
Parce que l’espérance de vie des mâles à la naissance est inférieure à 8 mois.
Parce que la longévité de vie maximale des femelles ne dépasse pas 4-5 ans dans la nature, alors que leur longévité potentielle est supérieure à 10 ans.
Parce que leur durée de vie moyenne estimée est cependant inférieure à 2 ans…
Bien à vous,
Isabelle