« Accueillie par le fracas des vagues »
15/04/2021 Bonjour à toutes et à tous,
Enfin j’arrivais, soudain accueillie par le fracas des vagues.
Quel contraste après une heure passée à pédaler, perdue dans la masse de véhicules plus bruyants les uns que les autres.
Oui, j’avais presque atteint Pondy lorsque mon GPS après moultes caprices et connexions inexistantes me signifia qu’il y avait erreur d’aiguillage.
Dangereusement éloignée du point de rencontre convenu avec A., l’heure du rendez-vous, elle, se faisait de plus en plus proche !
Reprenant la route express à contresens et à vélo ; oui c’est typiquement indien, j’évitais, en vrac et dans le désordre, chiens, vaches, portières, motos, piétons, bus…
Mais qu’importe, il me fallait remonter coûte que coûte.
Et bien des fois j’ai cru qu’un pare-choc allait transformer ma course effrénée en un vol plané fracassant.
Un appel plus tard, guidé par mon ami très calme au bout du fil, je finis par trouver ce satané panneau indicateur qui trônait… de l’autre côté de la voie.
Garant enfin mon vélo, toute tension retombée, une sensation intense m’emplit, immédiatement accueillie par le fracas des vagues.
Combien de mois s’étaient écoulés sans que la puissante magie de cette musique ne vienne surprendre mon oreille ?
Sans doute plus d’un an, le confinement est là pour le prouver…
Merci, merci du fond du coeur, cher A. de m’avoir permis d’associer ce moment à l’expérience unique que tu allais m’offrir.
Les bercements, englobements, étirements dans l’eau chauffée à 35° eurent tôt fait de me plonger sur d’autres rives.
Ici et maintenant, mon corps part à la dérive, no contrôle.
Yeux clos et oreilles immergées, je suis les méandres des mouvements que tu m’insuffles.
Joli ballet aquatique intérieur, même si parfois je m’égare – je m’échappe ? – et que tes gestes me reconnectent avant de poursuivre la danse.
Parfois oui, l’inquiétude m’envahit… lâcher prise, faire confiance dans ce milieu qui pourtant n’est pas mien, plus mien.
Combien de millions d’années m’en sépare… ou peut-être pas si loin, là-bas dans le ventre de maman.
Peut-être que j’entends ta respiration calme et régulière, repliée sur ta poitrine à présent, comme j’entendais la sienne ?
Englobements, enroulements, apaisements… j’ai du mal à reprendre pied, au sens propre comme au figuré.
Bien avant que mes yeux s’ouvrent, mes oreilles entendent les premières.
Le chant des vagues… la boucle est bouclée… tout est dit.
Bien à vous,
Isabelle