« A Nantes coule la Javel »
13/01/2021 Bonjour à toutes et à tous,
A Nantes coule la Loire, disait-on jadis.
A Nantes coule la Javel, aujourd’hui.
Du robinet, c’est ça.
Franchement, j’ai été choquée par l’odeur du désinfectant en ouvrant le robinet du Airbnb…
C’est comme cela dans toute la ville paraît-il, depuis l’épisode COVID-19.
Triste tableau olfactif de la lutte antivirale doublé de celui visuel de dizaines d’étudiant·e·s privé·e·s de restauration scolaire.
Elles et ils s’abattent sur la ville à l’heure du déjeuner, tel un vol de pigeons affamés.
C’est la ruée vers les sandwicheries ou autres barquettes plastiques dégoulinantes de pâtes huilées et insipides…
Même pas un siège où poser son séant, les abribus sont pris d’assaut.
Ou alors c’est le pied de grue obligé pour tout le monde, dans le vent glacial et humide de l’hiver.
Pendant ce temps, en ville, une manifestation défit le froid et l’indifférence pour réclamer un toit pour tous.
Tiens, n’était-ce pas une promesse de campagne de notre futur président ?
Personne à la rue claque comme une provocation dans le Royaume de France où justement tout le monde est à la rue, selon l’expression consacrée…
Une fête improvisée est désormais passible de 10 ans de prison, mieux vaut être violeur que teuffeur dans ce pays ?
Et pourtant, en France, durant la dernière guerre, danser clandestinement était un acte de résistance à l’ennemi.
Que faire de cette chappe de tristesse et de peur qui a envahi et modifié tout le paysage français ?
Celles et ceux qui survivent dans son ombre vont-elles et ils retrouver la lumière ?
Réveillez-vous les Nantais, scandait un manifestant, face au regard indifférent des passants.
La bête rampante et vouée à l’immobilité, va-t-elle enfin accoucher d’un magnifique papillon ?
La transformation intérieure va t-elle avoir lieu ?
Le printemps apportera t-il le renouveau tant attendu ?
Bien à vous,
Isabelle