« 5 terres et la mer »
15/02/2014 Bonjour à toutes et à tous,
Monterosso al Mare, Vernazza, Corniglia, Manarola, Riomaggiore, cinq villages nichés entre criques et falaises chantent comme 5 terres et la mer baigne la Région de Ligurie, dans la nord-ouest de l’Italie, sur environ 8 km de littoral.
Dès 1997, pour préserver leur caractère unique de biodiversité, d’histoire et de culture, les Cinque Terre, Portovenere, les îles de Palmaria, du Tino, du Tinetto ont été inscrites au Patrimoine mondial de l’UNESCO, l’Italie comptant le plus grand nombre de biens inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco : 49.
Ainsi commence la présentation de Giuseppe Licata, Université d’Urbino, docteur en Sociologie spécialisation en Psychologie Juridique, Membre SOIS Société Italienne de Sociologie.
Ce conférencier, invité par l’association ita-liens dont la présidente, Maria Giordano donne une traduction simultanée de l’exposé, a par ailleurs, déjà organisé des circuits de visites avec le groupe lyonnais.
Dans cette présentation des 5 Terre, il est très agréable de sentir les accents mis sur des valeurs d’écologie et de biodiversité de la faune et de la flore, mais aussi d’observations des modes de vie des pêcheurs dont les barques sont remontées depuis la mer jusqu’au pignon des maisons.
Créé en 1999, le Parc National des Cinque Terre, le plus petit des parcs nationaux italiens, entraîne une conception d’écotourisme, classé MQA, et toutes les cultures issues de ce territoire sont labellisées Agriculture Biologique.
Aujourd’hui, environ 5000 personnes habitent les 4226 ha du Parc National des Cinque Terre, et le tourisme apportait déjà dans les années 90 près d’un million de visiteurs annuels…
Les modes de déplacement se font à pied, à vélo ou par le train, les bateaux sont à voile ou utilisent des biocarburants pour leurs moteurs.
De même, les bateaux sont obligés de s’amarrer au large de la côte à un socle de béton, pour ne pas abîmer les plants de posidonies qui poussent dans les fonds marins.
Posidonia oceanica, espèce endémique de la Méditerranée, est une plante aquatique à fleurs et à fruits, donc pas une algue, avec un rôle essentiel pour régénérer et consolider les fonds marins sur lesquels elle est enracinée.
Sans sa présence, les 5 Terre seraient sous l’eau à cause de l’érosion du terrain…
Exemple de formation anthropique du paysage, près de 7000 km de murs de pierres sèches, bâtis dès le XIe siècle parcourent cette région, soutenant la culture en terrasses de la vigne (appellation DOC Cinque Terre) , des agrumes, des oliviers, des câpriers et de plantes aromatiques.
Repoussant l’invasion des romains ; dont on peut deviner l’influence dans l’architecture des maisons par exemple, les populations d’origine implantées à l’intérieur des terres, s’installent ensuite en bord de mer, et, tout en continuant leurs travaux d’agriculture, découvrent qu’un autre commerce est possible par la mer.
Dès 1860, arriveront les transports ferroviaires qui, tout en contribueront malheureusement à l’exode rural, introduiront aussi le tourisme, nouvelle source de ressource pour la région mais qui faillit bien aussi causer sa perte…
Tout en écoutant la présentation que Giuseppe Licata nous offre sous un angle différent et fort intéressant, je ne peux m’empêcher de penser que la Côte Rôtie, région française présente une flagrante similarité (hormis la présence de la mer, mais bordant le Rhône tout de même) avec ses vignes en terrasses et ses origines anciennes…
Pourrait-elle s’offrir les mêmes particularités respectueuses de la nature, du patrimoine et des hommes ?
Bien à vous,
Isabelle