« 1500 km plus loin »
12/09/2020 Bonjour à toutes et à tous,
11 mois plus tard et 1500 km plus loin, j’étais toujours sur mon vélo jaune.
Ah ben oui, l’air de rien j’en ai fait des bornes à Auroville depuis Octobre 2019 !
Partie prendre des nouvelles de son futur remplaçant, j’ai appris que pour cause de COVID-19, les batteries lithium étaient toujours bloquées en Chine…
Bon, autrement pour le reste, il est 100 % Made in India mon futur vélo.
Ce sera sûrement moins craignos à Auroville qu’à Lyon où J. s’est déjà fait voler le VTT d’occasion acquis même pas un mois plus tôt.
Dépité, il en rénove un autre, acheté… 80€.
Pour l’anecdote, sachez qu’ici on dit bike lorsqu’on parle de moto et cycle lorsqu’il s’agit d’un vélo.
Jamais encore réussi à saisir la nuance, tout arrive…
Donc, pour mon vélo comme pour le reste j’avance, sans savoir où je vais !
Je viens de repartir pour 6 mois en tant que Volunteer, mais aucune nouvelle pour les autres process en cours.
Il n’empêche que malgré toutes les incertitudes dans lesquelles je baigne, ma vie ici n’est que plaisir.
Par moment, j’ai des flash de ma vie d’avant où je serais à nouveau plongée si j’étais rentrée.
Je me vois encore poireauter dans les gares routières, arpenter les couloirs de métros, baignant dans la pollution, le bruit, les gens qui grouillent, la circulation dense…
Mais pour rien au monde je ne voudrais quitter ma vie paisible d’ici, sans stress, sans agression, sans pression.
Vivre sans contrainte ni de voisinage, ni de fric, ni de boulot, ni de déplacement, ni d’horaire, pour laisser enfin place à autre chose de bien plus doux.
C’est le prix du renoncement, certes, mais si le bénéfice à en tirer m’apparaît maintenant, il eût été impossible de l’imaginer avant.
Voilà pourquoi je ne regrette pas mon choix d’être restée ici, malgré tous les prétextes qui auraient pu me faire fuir rentrer comme tant d’autres à la première heure.
J’ai saisi l’opportunité et m’en trouve grandement récompensée en contrepartie.
Bien à vous,
Isabelle