« Les dégâts du cyclone Fengal »
01/12/2024 Bonjour à toutes et à tous,
Après une horrible nuit passée à chercher le sommeil entre pluie, vent et froid, j’allais affronter de visu les dégâts du cyclone Fengal.
A peine avais-je mis un pied dehors que je me heurtais à un spectacle apocalyptique.
Bientôt je comptais un, deux, trois, dix arbres couchés en travers des routes et des chemins, où que j’aille.
Au réveil, mon grand et généreux papayer découvert allongé de tout son long sous mes fenêtres m’avait laissé craindre le pire.
Mais là, je me trouvais muette devant ce spectacle de désolation qui n’avait d’équivalent que les coupes sauvagement effectuées ici, au nom du soi-disant progrès, par une bande de décérébrés.
J’avais à peine marché, donc, qu’un arbre déraciné me barrait le passage à gauche, puis un autre à droite et finalement, je rebroussais chemin pour m’engager dans une autre direction.
Mon autre étonnement fut de croiser tant de monde, grappes de touristes ou auroviliens en famille, même, qui venaient se promener sur la Crown Road et de partout ailleurs, pour prendre des photos.
Là où d’autres donnaient de leur temps et de leur sueur pour dégager au plus vite les voies bloquées, ceux-là venaient jouir du spectacle.
Là où d’autres dégageaient l’accès pour les véhicules médicaux, en cas d’urgence, d’autres s’arrêtaient, contents de trouver du monde pour tailler la bavette.
Incompréhensible fossé impossible à combler entre deux mondes, la route est longue pour y parvenir.
Le monde de ceux qui œuvrent dans la matière et l’incarnent est tellement loin de celui de ceux qui survolent les choses et s’en contentent…
Inutile de vous dire qu’il y avait plus de monde à défiler ou commenter qu’à retrousser les manches, mais ça, maigre consolation c’est de partout pareil.
Ça m’a rappelé mes chantiers de pierres sèches où il y a toujours du travail pour les petites mains, pas besoin d’avoir de gros muscles pour se rendre utile dans ce genre d’activité…
Les tronçonneuses ont fait place aux tronçonneuses et bientôt tout le chantier n’a été plus qu’entre leurs mains, avec l’aide d’un tracteur pour dégager les troncs découpés.
Il était près de 15:00 quand j’ai ramassé mes gants et la bouteille d’eau apportée pour les travailleurs, c’était la moindre des choses que je pouvais leur offrir en remerciement.
Nous étions sans électricité depuis la veille, sans eau depuis les premières heures de la matinée, sans réseau depuis la mi-journée, et ce n’était pas fini.
Bien à vous,
Isabelle